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Terry Pratchett Lives Forever

Où l'on rend à César ce qui appartient à César, et où on vous invite fortement à consulter le blog éponyme en lien à droite.


Bonsoir à tous,


Comme attendu par chacun d'entre vous avec une impatience suspecte (et quelques tics nerveux qui risquent de lui valoir sous peu l'étiquette de substance psychoactive), vous trouverez ci-joint le semainier de la semaine à venir (avouez que ça tombe plutôt bien d'un point de vue fonctionnel), de manière à illuminer un week-end que l'on nous annonce fort gris (ce qui tombe autrement moins bien).

Un semainier particulièrement coloré et placé, une fois de plus, sous le signe des voyages  - même si on s'étonnera de le voir situer Rome en Italie, et Londres en Angleterre. Non mais de qui se moque-t-on ? Je ne vais pas vous rejouer la partition de la semaine dernière, mais de telles approximations géographiques me mettent hors de moi (dans l'Education Nationale, qui plus est ! Mesdames et Messieurs les professeurs, je vous invite à vous remettre en question D'URGENCE) !

Exceptionnellement, je vais solliciter votre indulgence et déroger à mes principes, en proposant un message d'accompagnement un peu particulier, loin de mes fantaisies habituelles et de mes phrases à rallonge. Il était important pour moi de rendre ici hommage à un grand bonhomme qui nous a quitté hier, et sans qui ce rendez-vous hebdomadaire n'existerait pas.

Digne héritier de Voltaire, Montesquieu, Queneau (si !), Terry Pratchett était l'un des derniers grands conteurs de notre temps (avec ses compatriotes Douglas Adams et Neil Gaiman) : un homme au parcours admirable, exemplaire, qui a su réconcilier le récit d'aventure populaire et la littérature qu'on qualifie "blanche" (celle qui est compliquée et qui boit sa soupe avec un petit doigt en l'air). Un auteur qui a toujours eu à coeur de rester accessible, sans pour autant renoncer à ses jeux de langue, de son, de sens, ni à amener entre ses lignes des réflexions d'une portée philosophique et d'un humanisme rares. Un artiste qui, par son humour so british et l'acuité de son regard critique (pourtant jamais négatif ou méchant), a su bousculer les a priori de son époque et mener sa petite révolution tout en douceur, en faisant de l'intelligence, du rire et de l'imaginaire des armes à sa mesure.

Si jamais, d'aventure, vous appréciez les petits messages dont j'émaille l'envoi des semainiers, que vous le connaissiez ou non, vous l'appréciez nécessairement à travers eux, car ils portent sa marque, tous, chacun à leur manière.

Il nous a quitté sur la pointe des pieds, ainsi qu'il le souhaitait, comme s'il avait lui-même écrit son épilogue ; et c'est sans doute la plus belle conclusion qu'on puisse rêver pour un écrivain si passionné. Mais c'est une perte immense pour la littérature, et tous ceux qu'il a su toucher, inspirer et faire réfléchir.

Aussi, afin de terminer sur une note plus plaisante, je vous propose un petit florilège de citations piochées bêtement sur la toile, en espérant qu'elles vous donneront envie de le lire ou de le relire  :


"- Ce que j'aimerais être, mais alors vraiment, c'est un soc de charrue. Je ne sais pas en quoi ça consiste, mais ça me paraît une existence qui laisse une trace".


"
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé".


"Les mages ne croient pas aux dieux, de la même façon que la plupart des gens ne jugent pas indispensable de croire, disons, aux tables. Ils savent qu'elles sont là, qu'elles ont leur raison d'être, ils reconnaissent sûrement qu'elles ont leur place dans un univers bien ordonné, mais ils ne voient pas l'intérêt de croire, de déclamer à tous les vents : "Ô grande table, sans qui nous ne sommes rien."
De toute façon, soit les dieux sont là, qu'on y croie ou non, soit ils n'existent qu'en fonction de la croyance, alors, n'importe comment, autant oublier toutes ces histoires et, comme qui dirait, manger sur les genoux
".



"Intellectuellement, Mustrum Ridculle conservait son poste (Archichancelier) pour deux raisons.
D'abord, il ne changeait jamais, jamais, d'avis sur rien.

Ensuite, il lui fallait plusieurs minutes pour comprendre toute nouvelle idée qu'on lui soumettait, ce qui est une qualité chez un chef, car l'idée qu'on essaye encore d'expliquer après deux minutes est sûrement importante mais celle qu'on laisse tomber au bout de quelques secondes est presque toujours une broutille pour laquelle on devrait s'abstenir d'embêter le monde".


(la suite, par là, parce que je suis parti pour vous copier la page entière : http://fr.wikiquote.org/wiki/Terry_Pratchett )


Vous souhaitant, comme il se doit, un week-end à dos de tortue géante (perché sur celui de quatre éléphants, cela va de soi),

-- 
 
 
Le secrétariat de direction

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