Où l'été se prolonge dans des proportions indécentes, où l'automne se fait attendre en proportion, et où il est question entre les lignes d'un professeur absent de longue date, pour cause de vendetta personnelle contre l'administration.
Si vous faites partie de ceux qui, à force, s'inquiétaient de ne pas le voir revenir (alors qu'il est pourtant inscrit aux effectifs pour les trois prochains mois - au moins), vous serez sans doute soulagé d'apprendre que je viens de recevoir de ses nouvelles et qu'il va bien.
Lui qui est porté absent depuis un peu plus d'une semaine, et dont nous étions sans nouvelles jusque-là, vient de nous faire parvenir une jolie carte postale des îles où il goûte "au plaisir un peu aigre du repos forcé" (ce sont ses mots). Il a joint à l'envoi quelques photos de lui pour prouver sa bonne foi, notamment un cliché édifiant où on le voit danser la chenille avec un car de vahinés, et où on lit clairement sur son visage qu'il leur emboîte le pas à contrecœur. C'est déchirant. Aucun homme ne devrait avoir à subir ça.
Toujours bloqué aux Bahamas, où il passait ses vacances estivales, Monsieur l'Automne vous fait savoir qu'il sera bientôt de retour parmi nous, mais que son vol a encore été reporté "pour des raisons de sécurité". Conscient des responsabilités professionnelles qui lui incombent, il a laissé quelques consignes par téléphone à son cousin l'Eté, comme de penser à baisser les températures, faire souffler le vent dans les volets la nuit ou réduire progressivement les périodes d'ensoleillement, mais il précise à toutes fins utiles que le cousin en question n'est pas une flèche non plus, que "quand il s'agit de se dorer la pilule pépère, ça, on peut compter sur lui", mais que "le reste du temps, on ne peut pas dire que la rigueur soit au nombre de ses préoccupations". Aussi ces directives ne seront-elles pas forcément appliquées à la lettre, et s'en excuse-t-il avec obséquiosité.
Il s'excuse également avec beaucoup de sincérité de "nous laisser en plan comme ça" mais il tient à nous assurer que dès les premières secondes des premières minutes des premières heures de son retour, il se fera un point d'honneur à reprendre les choses en mains, nous coller des température en dessous de cinq, nous forcer à ressortir les doudounes ridicules, les kleenex qui font mal au nez et le vin chaud qui pique la gorge, ou encore nous givrer gaiment le pare-brise pour nous forcer à nous lever encore vingt minutes plus tôt. Ce sur quoi il conclue avec cette formule sibylline : "quand on peut faire plaisir...".
Dans l'attente, vous pourrez toujours profiter des quelques loupés de son cousin pas très futé pour consulter le semainier à l'ombre sous un parasol "Force 4" (ça désoiffe, spéciale dédicace aux années 80 - qui nous manquent aussi), en pensant à lui et en sirotant un Punch Coco (presque) de saison en son honneur.
Bien cordialement,
Le secrétariat de Direction
Si vous faites partie de ceux qui, à force, s'inquiétaient de ne pas le voir revenir (alors qu'il est pourtant inscrit aux effectifs pour les trois prochains mois - au moins), vous serez sans doute soulagé d'apprendre que je viens de recevoir de ses nouvelles et qu'il va bien.
Lui qui est porté absent depuis un peu plus d'une semaine, et dont nous étions sans nouvelles jusque-là, vient de nous faire parvenir une jolie carte postale des îles où il goûte "au plaisir un peu aigre du repos forcé" (ce sont ses mots). Il a joint à l'envoi quelques photos de lui pour prouver sa bonne foi, notamment un cliché édifiant où on le voit danser la chenille avec un car de vahinés, et où on lit clairement sur son visage qu'il leur emboîte le pas à contrecœur. C'est déchirant. Aucun homme ne devrait avoir à subir ça.
Toujours bloqué aux Bahamas, où il passait ses vacances estivales, Monsieur l'Automne vous fait savoir qu'il sera bientôt de retour parmi nous, mais que son vol a encore été reporté "pour des raisons de sécurité". Conscient des responsabilités professionnelles qui lui incombent, il a laissé quelques consignes par téléphone à son cousin l'Eté, comme de penser à baisser les températures, faire souffler le vent dans les volets la nuit ou réduire progressivement les périodes d'ensoleillement, mais il précise à toutes fins utiles que le cousin en question n'est pas une flèche non plus, que "quand il s'agit de se dorer la pilule pépère, ça, on peut compter sur lui", mais que "le reste du temps, on ne peut pas dire que la rigueur soit au nombre de ses préoccupations". Aussi ces directives ne seront-elles pas forcément appliquées à la lettre, et s'en excuse-t-il avec obséquiosité.
Il s'excuse également avec beaucoup de sincérité de "nous laisser en plan comme ça" mais il tient à nous assurer que dès les premières secondes des premières minutes des premières heures de son retour, il se fera un point d'honneur à reprendre les choses en mains, nous coller des température en dessous de cinq, nous forcer à ressortir les doudounes ridicules, les kleenex qui font mal au nez et le vin chaud qui pique la gorge, ou encore nous givrer gaiment le pare-brise pour nous forcer à nous lever encore vingt minutes plus tôt. Ce sur quoi il conclue avec cette formule sibylline : "quand on peut faire plaisir...".
Dans l'attente, vous pourrez toujours profiter des quelques loupés de son cousin pas très futé pour consulter le semainier à l'ombre sous un parasol "Force 4" (ça désoiffe, spéciale dédicace aux années 80 - qui nous manquent aussi), en pensant à lui et en sirotant un Punch Coco (presque) de saison en son honneur.
Bien cordialement,
Le secrétariat de Direction
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