[INFORMATION IMPORTANTE DU MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE]
Madame, Monsieur,
Après mûres délibérations, le Comité Médical du Ministère juge bon de vous communiquer les informations suivantes, dont la teneur devrait contribuer à établir ou à consolider un environnement de travail stable et productif.
Au cours de votre carrière, il arrivera en effet que vous soyez confrontés à ce que les spécialistes appellent une "semaine de trop", phénomène encore méconnu car souvent confondu avec le RBP (ou "ras-le-bol professionnel").
Cependant si le RBP relève essentiellement de problèmes d'ordre psychologique tels que la dépression, la procrastination ou le pas-envie-fait-chier, la semaine de trop constitue une extension contextuelle de la loi de Murphy et n'est pas imputable au salarié, que ce soit au niveau des causes comme des conséquences.
De par la frustration qu'elle engendre, susceptible de mener à la colère, susceptible de mener au Côté Obscur, la semaine de trop peut toutefois rapidement dégénérer en RBP, voire en GFY ("Go Fuck Yourself", néologisme anglais intraduisible exprimant un profond mal-être doublé d'un sentiment d'injustice), aussi vous recommandons-nous d'être vigilants.
A titre préventif, il conviendra d'être particulièrement attentifs aux signes avant-coureurs suivants :
- La semaine commence par un lundi matin.
- Votre voiture, que vous avez exceptionnellement - et sans aucun problème - remisée dans le garage la veille à une heure du matin (parce que vous aviez oublié de le faire plus tôt) de manière ne pas avoir à gratter le givre le lendemain matin (ce qui s'est avéré totalement inutile parce que POUR UNE FOIS, les températures ne sont pas tombées en dessous de 6), et dont la batterie a été changée il y a moins de deux ans, refuse de démarrer - vous obligeant à ressortir une vieille 205 diesel que vous n'avez pas conduite depuis dix ans et qui est aussi maniable que l'Atlantis du Capitaine Albator.
- Le réseau informatique de l'établissement où vous travaillez ne fonctionne pas, non plus qu'internet.
- Le photocopieur de l'administration ne fonctionne plus en réseau et ne peut plus ni scanner, ni envoyer de fax.
- Vous êtes de surveillance de cantine.
- Votre compagne est de conseil de classe jusqu'à 20 h, et vous réalisez que vous avez oublié vos clés DANS la voiture qui n'a pas voulu démarrer, c'est-à-dire DANS le garage.
Au cas où vous cumuleriez trois de ces signes (ou plus), il y a de très fortes chances pour que vous soyez en train d'expérimenter une authentique "semaine de trop".
Dans ce cas de figure, la marche à suivre est simple : rentrez chez vous, verrouillez derrière vous, refermez les volets, réenfilez votre pyjama et collez-vous devant la Playstation 4 jusqu'en février-mars.
Poussez jusqu'à avril-mai si nécessaire.
On n'est jamais trop prudent.
Madame, Monsieur,
Après mûres délibérations, le Comité Médical du Ministère juge bon de vous communiquer les informations suivantes, dont la teneur devrait contribuer à établir ou à consolider un environnement de travail stable et productif.
Au cours de votre carrière, il arrivera en effet que vous soyez confrontés à ce que les spécialistes appellent une "semaine de trop", phénomène encore méconnu car souvent confondu avec le RBP (ou "ras-le-bol professionnel").
Cependant si le RBP relève essentiellement de problèmes d'ordre psychologique tels que la dépression, la procrastination ou le pas-envie-fait-chier, la semaine de trop constitue une extension contextuelle de la loi de Murphy et n'est pas imputable au salarié, que ce soit au niveau des causes comme des conséquences.
De par la frustration qu'elle engendre, susceptible de mener à la colère, susceptible de mener au Côté Obscur, la semaine de trop peut toutefois rapidement dégénérer en RBP, voire en GFY ("Go Fuck Yourself", néologisme anglais intraduisible exprimant un profond mal-être doublé d'un sentiment d'injustice), aussi vous recommandons-nous d'être vigilants.
A titre préventif, il conviendra d'être particulièrement attentifs aux signes avant-coureurs suivants :
- La semaine commence par un lundi matin.
- Votre voiture, que vous avez exceptionnellement - et sans aucun problème - remisée dans le garage la veille à une heure du matin (parce que vous aviez oublié de le faire plus tôt) de manière ne pas avoir à gratter le givre le lendemain matin (ce qui s'est avéré totalement inutile parce que POUR UNE FOIS, les températures ne sont pas tombées en dessous de 6), et dont la batterie a été changée il y a moins de deux ans, refuse de démarrer - vous obligeant à ressortir une vieille 205 diesel que vous n'avez pas conduite depuis dix ans et qui est aussi maniable que l'Atlantis du Capitaine Albator.
- Le réseau informatique de l'établissement où vous travaillez ne fonctionne pas, non plus qu'internet.
- Le photocopieur de l'administration ne fonctionne plus en réseau et ne peut plus ni scanner, ni envoyer de fax.
- Vous êtes de surveillance de cantine.
- Votre compagne est de conseil de classe jusqu'à 20 h, et vous réalisez que vous avez oublié vos clés DANS la voiture qui n'a pas voulu démarrer, c'est-à-dire DANS le garage.
Au cas où vous cumuleriez trois de ces signes (ou plus), il y a de très fortes chances pour que vous soyez en train d'expérimenter une authentique "semaine de trop".
Dans ce cas de figure, la marche à suivre est simple : rentrez chez vous, verrouillez derrière vous, refermez les volets, réenfilez votre pyjama et collez-vous devant la Playstation 4 jusqu'en février-mars.
Poussez jusqu'à avril-mai si nécessaire.
On n'est jamais trop prudent.
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