Parce qu'après quatre années de services mi-figue mi-papaye mais à peu près loyaux, il est grand temps de travailler sur mon talon d'Achille : le rapport aux autres. Vaste chantier.
Bonsoir à tous,
Voilà plus de quatre ans, maintenant, que je débute au collège Jean Roucas. Bien que j'aie fait quelques progrès à de nombreux niveaux (je dis bonjour, j'arrive à sourire sans me faire péter les muscles du visage, je ne manque plus de m'évanouir quand vous m'adressez la parole), à chaque rentrée, j'avoue, je me sens encore comme le petit nouveau d'il y a mille quatre cent soixante et un jours, celui qui pâlit à la vue d'une fiche de paie et qui ne comprend rien aux circulaires qu'on lui envoie (mais pourquoi ils ne les écrivent pas en français, aussi ? Ce serait tellement plus simple...).
Sauf que depuis, je dois me rendre à l'évidence, de l'eau a coulé dans la Saône, charriant son lot de poissons-chats géants mangeurs de teckels (j'adore cette légende urbaine) et de paquets de chips biodégradants (j'adore beaucoup moins cette réalité), me plaçant malgré moi dans une position délicate (plus délicate encore que la position debout, pourtant crainte par l'ensemble de mes camarades fonctionnaires).
Parce que voilà, avec le temps, j'ai commencé à vous connaître (un peu) et à vous apprécier, tous autant que vous êtes (sauf les deux dans le fond, là, qui se reconnaîtront) - du moins, autant que je puisse apprécier des individus qui m'empêchent de dormir sur mon clavier.
Ce qui m'amène à poser ce constat terrible, presque schizophrénique ("Gollum, Gollum", pour citer François Rabelais) : je ne sais plus qui je dois vouvoyer et qui je dois tutoyer. ça n'aura l'air de rien, pour vous, mais pour quelqu'un comme moi, qui est à la psychorigidité ce que la psychorigidité est à l'idéal post soixante-huitard, c'est très perturbant. En temps normal, on l'aura compris, je vouvoie tout le monde par défaut, ça va avec la panoplie du fonctionnaire, ça fait pro, sobre, distancié. Mais au bout de mille quatre cent soixante et un jours, parfois, j'ai l'impression que ça sonne un peu faux. Non ?
Alors voilà, ne reculant devant aucun effort de fin de semaine, j'ai mobilisé la totalité de mes vertigineuses compétences en informatique pour créer un nouveau Doodle, histoire de m'aider à faire le tri dans mes pronoms. Doodle auquel vous êtes libre de répondre ou pas, que vous soyez seul ou plusieurs.
Mais si vous n'y répondez pas, ne viens pas te plaindre si je ne m'adresse pas à toi comme vous le souhaiteriez !
Peu importe votre réponse (ou non-réponse), le semainier ci-joint sera le même pour tout le monde, et la semaine à venir également, alors n'oublie pas d'y jeter un yeux attentif !
Te souhaitant à vous tous un excellent week-end !
Bien cordialement,
--
Le secrétaire de direction
Bonsoir à tous,
Voilà plus de quatre ans, maintenant, que je débute au collège Jean Roucas. Bien que j'aie fait quelques progrès à de nombreux niveaux (je dis bonjour, j'arrive à sourire sans me faire péter les muscles du visage, je ne manque plus de m'évanouir quand vous m'adressez la parole), à chaque rentrée, j'avoue, je me sens encore comme le petit nouveau d'il y a mille quatre cent soixante et un jours, celui qui pâlit à la vue d'une fiche de paie et qui ne comprend rien aux circulaires qu'on lui envoie (mais pourquoi ils ne les écrivent pas en français, aussi ? Ce serait tellement plus simple...).
Sauf que depuis, je dois me rendre à l'évidence, de l'eau a coulé dans la Saône, charriant son lot de poissons-chats géants mangeurs de teckels (j'adore cette légende urbaine) et de paquets de chips biodégradants (j'adore beaucoup moins cette réalité), me plaçant malgré moi dans une position délicate (plus délicate encore que la position debout, pourtant crainte par l'ensemble de mes camarades fonctionnaires).
Parce que voilà, avec le temps, j'ai commencé à vous connaître (un peu) et à vous apprécier, tous autant que vous êtes (sauf les deux dans le fond, là, qui se reconnaîtront) - du moins, autant que je puisse apprécier des individus qui m'empêchent de dormir sur mon clavier.
Ce qui m'amène à poser ce constat terrible, presque schizophrénique ("Gollum, Gollum", pour citer François Rabelais) : je ne sais plus qui je dois vouvoyer et qui je dois tutoyer. ça n'aura l'air de rien, pour vous, mais pour quelqu'un comme moi, qui est à la psychorigidité ce que la psychorigidité est à l'idéal post soixante-huitard, c'est très perturbant. En temps normal, on l'aura compris, je vouvoie tout le monde par défaut, ça va avec la panoplie du fonctionnaire, ça fait pro, sobre, distancié. Mais au bout de mille quatre cent soixante et un jours, parfois, j'ai l'impression que ça sonne un peu faux. Non ?
Alors voilà, ne reculant devant aucun effort de fin de semaine, j'ai mobilisé la totalité de mes vertigineuses compétences en informatique pour créer un nouveau Doodle, histoire de m'aider à faire le tri dans mes pronoms. Doodle auquel vous êtes libre de répondre ou pas, que vous soyez seul ou plusieurs.
Mais si vous n'y répondez pas, ne viens pas te plaindre si je ne m'adresse pas à toi comme vous le souhaiteriez !
Peu importe votre réponse (ou non-réponse), le semainier ci-joint sera le même pour tout le monde, et la semaine à venir également, alors n'oublie pas d'y jeter un yeux attentif !
Te souhaitant à vous tous un excellent week-end !
Bien cordialement,
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Le secrétaire de direction
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