Où c'est la dernière de l'année et où ma foi, on ne va pas se mentir, c'est pas de refus.
Oh, je sais très bien ce que vous vous dites.
Ne mentez pas. Vous ne pouvez rien me cacher. Je sais tout de vous.
N'oubliez pas qu'en ma qualité de personnel administratif, je suis ce que vous connaissez de plus proche de Big Brother. Même si, bon, je suis plutôt moyen-Big, dans les faits, mais suffisamment Big pour savoir que présentement, vous êtes chez vous, devant un bon feu de cheminée, à regarder votre stock de copies à corriger se consumer lentement et à vous étonner que cette vision puisse être si apaisante, et vous vous dites que vous n'aurez qu'à prétendre que Rudolphe le renne au nez rouge les a mangées, que votre jumeau maléfique vous les a volées pour y mettre des notes au-dessus de la moyenne, que ce genre de choses, ça marche à chaque fois... et au fond de vous, tout au fond de vous, dans ce recoin inaccessible de votre subconscient (ce recoin fourbe et malfaisant qui aurait pu faire de vous de bons secrétaires administratifs, si vous vous en étiez donné les moyens), vous riez intérieurement, oh oui, à lobe pré-frontal déployé, en songeant justement à ces "pauvres petits secrétaires administratifs", ces Princesses Sarah de l'administration française qui reviendront lundi au Collège pour s'acquitter bon gré mal gré de leur dette envers la société, plus communément appelée "journée administrative" (c'est moins stigmatisant pour eux, on peut au moins leur accorder ça).
Vous vous imaginez déjà sous votre couette à fleurs, les pieds au chaud dans une paire de chaussettes-licornes (votre trésor secret, que vous ne mettez que pour les grandes occasions, genre la coupe de France de Pétanque ou une rediffusion de Louis la Brocante), un bol de chocolat chaud fumant sur votre table de nuit (ou bien est-ce un Irish Coffee ? Ayez soif de modération, vous êtes valeur d'exemple !), alors qu'à deux pas de chez vous, j'en connais un qui sera en train de s'habiller à la hâte en vous maudissant, d'enrouler son écharpe autour de son cou (histoire d'avoir un truc à mordiller toute la journée) et de chercher ses clés de voiture pour affronter la nuit et le froid et le vent et la pluie (et la neige, peut-être), alors que vous émergerez vers treize heures du matin juste pour aller vérifier s'il n'y aurait pas un nouveau Bollywood sur Netflix. Je le connais même d'autant mieux, ce pauvre hère, que c'est MOI !
Sauf que non !
Ha ha ha ha !
Pas du tout !
C'est terminé, tout ça !
La servitude, la lutte des classes, le fossé professeurs-personnels de bureau, fini, comblé au bulldozer ! Vous pouvez vérifier vous-mêmes dans le semainier joint ! Justice et équité triomphent en cette fin d'année 2017 ! J'ai fait un rêve ! Je vous ai compris ! Elle flotte mais ne coule pas ! Je pense donc je...
Quoi ?
Je reviens vendredi 5 janvier ?
Je... attendez... c'est une blague ?
Un canular, c'est ça ?
Elle est où, la caméra cachée ?
Allez-y, lancez le jingle : "ri-res-et-chan-soooooons !"
Ha ha, non mais ne vous inquiétez pas, c'est un coup de mes collègues de l'intendance, ça. Elles sont filoutes, quand même, quand elles s'y mettent... j'ai failli y croire, la peur que j'ai eue. J'ai vu tout le semainier défiler devant mes yeux... et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'était.... euuuuh... coloré et en colonnes.
Comment ça c'est pour de vrai ?
M... mais... et l'esprit de Noël, alors ? Les rennes, les petits lutins, tout ça tout ça ?
J'AI ÉTÉ SAGE, BON SANG ! TOUTE L’ANNÉE ! J'AI AGRAFÉ DES DOSSIERS, J'AI DÉBOURRÉ DES PHOTOCOPIEURS, J'AI RÉDIGÉ DES BORDEREAUX ADMINISTRATIFS EN VUE DE CE MOMENT ! ET VOUS ME DITES QUE TOUS CES EFFORTS ÉTAIENT VAINS ? EH BEN J'AIME AUTANT VOUS DIRE QUE VOUS LES POSTEREZ VOUS-MÊMES, VOS DOSSIERS DE MUTATION !
Et mes chaussettes-licornes, alors ? Je les mets quand, moi, mes chaussettes-licornes ? Vous savez combien elles m'ont coûté, mes chaussettes-licornes ?
Si c'est comme ça, je démissionne. Et ne comptez pas sur moi pour remissionner avant le 5 à huit heures du matin. Je suis un fou, moi. Un rebelle. Le William Wallace de l'administration française !
Aussi, dans l'immédiat et pour quelques jours, je crie en notre nom à tous : LIBERTÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ !
Vous souhaitant de très bonnes vacances néanmoins, et d'excellentes fêtes de fin d'année,
Bien cordialement,
--
Le secrétaire de direction
Oh, je sais très bien ce que vous vous dites.
Ne mentez pas. Vous ne pouvez rien me cacher. Je sais tout de vous.
N'oubliez pas qu'en ma qualité de personnel administratif, je suis ce que vous connaissez de plus proche de Big Brother. Même si, bon, je suis plutôt moyen-Big, dans les faits, mais suffisamment Big pour savoir que présentement, vous êtes chez vous, devant un bon feu de cheminée, à regarder votre stock de copies à corriger se consumer lentement et à vous étonner que cette vision puisse être si apaisante, et vous vous dites que vous n'aurez qu'à prétendre que Rudolphe le renne au nez rouge les a mangées, que votre jumeau maléfique vous les a volées pour y mettre des notes au-dessus de la moyenne, que ce genre de choses, ça marche à chaque fois... et au fond de vous, tout au fond de vous, dans ce recoin inaccessible de votre subconscient (ce recoin fourbe et malfaisant qui aurait pu faire de vous de bons secrétaires administratifs, si vous vous en étiez donné les moyens), vous riez intérieurement, oh oui, à lobe pré-frontal déployé, en songeant justement à ces "pauvres petits secrétaires administratifs", ces Princesses Sarah de l'administration française qui reviendront lundi au Collège pour s'acquitter bon gré mal gré de leur dette envers la société, plus communément appelée "journée administrative" (c'est moins stigmatisant pour eux, on peut au moins leur accorder ça).
Vous vous imaginez déjà sous votre couette à fleurs, les pieds au chaud dans une paire de chaussettes-licornes (votre trésor secret, que vous ne mettez que pour les grandes occasions, genre la coupe de France de Pétanque ou une rediffusion de Louis la Brocante), un bol de chocolat chaud fumant sur votre table de nuit (ou bien est-ce un Irish Coffee ? Ayez soif de modération, vous êtes valeur d'exemple !), alors qu'à deux pas de chez vous, j'en connais un qui sera en train de s'habiller à la hâte en vous maudissant, d'enrouler son écharpe autour de son cou (histoire d'avoir un truc à mordiller toute la journée) et de chercher ses clés de voiture pour affronter la nuit et le froid et le vent et la pluie (et la neige, peut-être), alors que vous émergerez vers treize heures du matin juste pour aller vérifier s'il n'y aurait pas un nouveau Bollywood sur Netflix. Je le connais même d'autant mieux, ce pauvre hère, que c'est MOI !
Sauf que non !
Ha ha ha ha !
Pas du tout !
C'est terminé, tout ça !
La servitude, la lutte des classes, le fossé professeurs-personnels de bureau, fini, comblé au bulldozer ! Vous pouvez vérifier vous-mêmes dans le semainier joint ! Justice et équité triomphent en cette fin d'année 2017 ! J'ai fait un rêve ! Je vous ai compris ! Elle flotte mais ne coule pas ! Je pense donc je...
Quoi ?
Je reviens vendredi 5 janvier ?
Je... attendez... c'est une blague ?
Un canular, c'est ça ?
Elle est où, la caméra cachée ?
Allez-y, lancez le jingle : "ri-res-et-chan-soooooons !"
Ha ha, non mais ne vous inquiétez pas, c'est un coup de mes collègues de l'intendance, ça. Elles sont filoutes, quand même, quand elles s'y mettent... j'ai failli y croire, la peur que j'ai eue. J'ai vu tout le semainier défiler devant mes yeux... et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'était.... euuuuh... coloré et en colonnes.
Comment ça c'est pour de vrai ?
M... mais... et l'esprit de Noël, alors ? Les rennes, les petits lutins, tout ça tout ça ?
J'AI ÉTÉ SAGE, BON SANG ! TOUTE L’ANNÉE ! J'AI AGRAFÉ DES DOSSIERS, J'AI DÉBOURRÉ DES PHOTOCOPIEURS, J'AI RÉDIGÉ DES BORDEREAUX ADMINISTRATIFS EN VUE DE CE MOMENT ! ET VOUS ME DITES QUE TOUS CES EFFORTS ÉTAIENT VAINS ? EH BEN J'AIME AUTANT VOUS DIRE QUE VOUS LES POSTEREZ VOUS-MÊMES, VOS DOSSIERS DE MUTATION !
Et mes chaussettes-licornes, alors ? Je les mets quand, moi, mes chaussettes-licornes ? Vous savez combien elles m'ont coûté, mes chaussettes-licornes ?
Si c'est comme ça, je démissionne. Et ne comptez pas sur moi pour remissionner avant le 5 à huit heures du matin. Je suis un fou, moi. Un rebelle. Le William Wallace de l'administration française !
Aussi, dans l'immédiat et pour quelques jours, je crie en notre nom à tous : LIBERTÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ !
Vous souhaitant de très bonnes vacances néanmoins, et d'excellentes fêtes de fin d'année,
Bien cordialement,
--
Le secrétaire de direction
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