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La Possibilité d'une Île

Où l'on découvre que reprendre le travail, c'est moins une fatalité qu'un état d'esprit.



Ha mais vous êtes là, vous ?

Hum, pardon, je ne m'y attendais pas, vous m'avez pris de court.

Je veux dire... si vous êtes là, c'est que vous attendez le planning de la semaine prochaine.


Or si vous attendez le planning de la semaine prochaine, c'est que vous avez repris le travail.


Vous.

Bon, ben, ma foi, pourquoi pas ?


En ce qui me concerne, je trouve que c'est une drôle d'idée mais hé, nous sommes au XXIème siècle, qui suis-je pour juger ?

J'ai donc pris quelques minutes pour vous bidouiller un semainier à main levée dans mon hamac, en mode totale impro, j’espère qu'il satisfera vos attentes, je peux bien faire ça pour vous autres, j'y ai encore mis plein de couleurs comme vous aimez.

Tenez, je suis bon prince, je vais même profiter de l'occasion pour vous envoyer, en plus dudit planning, une petite carte postale de mon lieu de villégiature actuel (j'ai dû évacuer l'ancien à cause d'une inondation - ce que l'Océan Indien peut être taquin, quand il s'y met ! -. Heureusement, le directeur du Ritz a été arrangeant : il m'a relogé dans une suite royale sans surcoût, une belle aubaine) :




De rien, ça me fait plaisir, vraiment.

De mon côté, j'ai mis cette troisième semaine de vacances à profit pour faire un peu le tour de l'île, escalader un ou deux volcans (je perds le compte, à force), j'ai même découvert une cité perdue qui portera mon nom (du coup), mais n'allez pas croire que je suis à envier pour autant.


Moi aussi, j'ai mes contrariétés, qu'est-ce que vous vous croyez ?


Par exemple, les températures ici sont infernales : vous ne vous rendrez sans doute pas compte de ce que ça représente, mais il fait déjà 20° à sept heures du matin (enfin, à ce qu'on m'a dit. Je n'ai pas pu le vérifier vu que je me lève tous les jours entre onze heures et midi...). Avec un bon 32 l'après-midi, bon sang, vous imaginez le calvaire ? !  Je passe mon temps en maillot de bain, moi qui adore les doudounes, les écharpes et les engelures ! Pour tout vous dire, je ne me rappelle même plus l'effet que ça fait d'avoir froid. Je me souviens que c'est un peu désagréable, bien sûr, mais rien de plus. Et la pluie, c'est pareil, bon sang ! L'autre jour, y'a un touriste qui en parlait, j'ai été obligé de chercher le mot dans Wikipédia, dites-donc ! J'en perds tous mes repères ! Or c'est important, les repères, alors sachez apprécier la chance qui est la vôtre quand vous devrez gratter le givre sur la voiture lundi !


Autre problème, et non des moindres : j'ai du sable séché entre les doigts de pieds et ça m'irrite la peau. C'est très agaçant. ça m'empêche de profiter pleinement des cocktails exotiques qu'on m'apporte à la plage. En plus, des fois, je fais un faux mouvement et je me colle le petit parasol dans l'oeil.  Autant d'ennuis que vous n'avez pas non plus, bande de veinards.

Alors oui, bien sûr, les oiseaux des îles sont très jolis avec leurs plumages arc-en-ciel, mais enfin, il faut aussi savoir qu'ils chantent jusqu'à onze heures du soir, et même si c'est très mélodieux et si je n'ai jamais rien entendu d'aussi beau de ma vie, ça peut vous gâcher le sommeil, des machins comme ça. En tout cas, ça me gâcherait le mien, si j'allais me coucher avant trois heures du mat' (heure à laquelle se terminent les fêtes tribales auxquelles je suis convié).


Ah, et puis je digère mal les langoustines, aussi.

Surtout la garniture au caviar, ça me fait des ballonnements.

Vous ne savez pas ce que je donnerais pour un bon steak-frites de chez LIDL !

Ha non, vraiment, je le répète, vous ne connaissez pas votre chance, bande de privilégiés !


Aussi, j'espère que vous profiterez comme il faut du week-end radieux qui s'annonce (il sera radieux ici, déjà, c'est un début. Mais bon, j'ai regardé la météo et a priori, vous n'aurez pas de tempête de neige avant mardi. Des veinards, je vous dis !),



Bien cordialement,


--


Le secrétaire de direction

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