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Les fonctionnaires, c'est des planqués



 Où l'on ne peut pas être au four et au moulin, et à plus forte raison, en train de rédiger un courrier à l'ensemble des professeurs pour retrouver des hauts-parleurs (c.f. post précédent), et un mot d'accompagnement pour le semainier.


A l'abri sous un porche de briques fendillées, le secrétaire de direction étouffe un juron, alors que l'averse s'abat à toute force sur le bitume fumant et lui éclabousse les chaussures. Loin de rafraichir l’atmosphère, elle l'enfle, l’empèse, l'appesantit jusqu'à lui donner une touffeur de jungle amazonienne. Huit heures maintenant qu'il planque devant la porte d'un suspect potentiel, et toujours aucune trace des haut-parleurs disparus... ha non, vraiment, ça ne sentait pas bon, et pas seulement à cause des ordures renversées au coin de la rue.


Jetant un oeil à sa montre fatiguée (mais pas autant que lui), il constate avec dépit qu'il va devoir facturer au client des dépassements horaires. Sans doute devrait-il rentrer chez lui, afin d'épargner à la dame une facture trop salée ? Ce ne serait pas une défection, alors, mais de la courtoisie ? Très bien, ça. Va pour la courtoisie.

De toute façon, l'enquête piétine au moins autant que lui.


Tout ce qu'il a pu obtenir de ses indics se résume au mystérieux document joint, dont le sens lui échappe encore : de toute évidence, celui-ci se rapporte à la semaine à venir, et à plusieurs affaires en cours - dont un mystérieux dossier intitulé "Brevet des Collèges".

Mais qui a pu l'éditer, et dans quel but ?

Sans l'appui de ses contacts au sein de l'organisme occulte appelé "éducation nationale", il n'avancera pas, il le sait.

Aussi leur confie-t-il présentement le bébé, si l'on peut dire, et leur souhaite-t-il un excellent week-end, avant de regagner sa deux chevaux brinquebalante et de s'en retourner vers son appart' du centre-ville,




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Le secrétaire de direction

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