LUNDI 18 FÉVRIER
(Poème)
Il fait si beau dehors,
Mais moi je suis dedans.
Des gens bronzent à Cahors,
Moi devant mon écran.
Levé depuis six heures
Je dors les yeux ouverts
Rêvant du grand bonheur
De n'avoir pas d'horaires.
Je classe des formulaires
J'édite des HSE
Et sans en avoir l'air
Je dépéris un peu.
Institution honnie
Et cruels professeurs !
Que n'ai-je pas choisi
De vous fermer mon coeur !
J'aurais pu, à mon tour,
Débrancher mon réveil
Et goûter dès ce jour
Les pommes d'or du sommeil.
Je n'aurais pas eu droit
A des mails empesés
Ni, plantée dans mon doigt
Une agrafe rouillée.
D'aigreur, je n'aurais pas
A me tenir séant
Plutôt qu'en pyjamas
Sirotant du vin blanc.
Je ne serais courbé
Comme demandant l’aumône
Pour seulement ramasser
Une poignée de trombones.
Et loin des exigences
Des instances rectorales
J'aurais chanté, je pense :
"C'est bon pour le moral".
Au lieu de quoi, fiévreux,
J'invective et je râle,
Après vous, bienheureux,
Qui vous êtes fait la malle.
Comment mieux vous gâcher
Ces instants de plaisir ?
Ou mieux vous adresser
Mon mépris et mon ire ?
Peut-être en vous joignant,
- Ô funeste fichier !
En guise d'avertissement :
Le futur semainier.
Profitez, sans vergogne !
Les vacances, d'ici peu
Seront comme les cigognes :
Loin du coeur, loin des yeux.
Et alors vous saurez
Combien moi, j'ai souffert,
D'être là à travailler
Quand vous, vous êtes au vert !
Bien cordialement quand même,
--
Le secrétaire de direction
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