Accéder au contenu principal

Au 1/1ème


Bonsoir à tous,


N'ayant pas d'inspiration cette semaine pour le message d'accompagnement du semainier, je vous le livre en kit et je vous laisse le reconstituer à votre guise.


Vous pourrez commencer avec une plaisanterie du cru, une réflexion très fine sur l’Ardèche et sur le fait que les gens là-bas s'éclairent à la graisse de sanglier, ou sur les Lyonnais et leur façon de conduire comme s'ils avaient appris le code de la route avec Oui-Oui sous Guronzan :  le chauvinisme, ça fonctionne toujours bien et puis c'est le moyen le plus rapide de se faire des amis (bon, c'est également le moyen le plus rapide de se faire des ennemis, mais comme on dit au service des paies : on n'a rien sans rien).


Ensuite, vous pourrez embrayer sur deux-trois remarques au second degré sur l'opacité du jargon qui nous sert de référentiel sémantique commun, uniformisé de façon à circonscrire les risques de confusion syntagmatique, ou ironiser sur l'aridité rédactionnelle des circulaires rectorales. Comme personne ne comprend jamais rien à leur contenu, ça créera un sentiment de connivence et de proximité entre vous et votre lecteur, ainsi qu'un certain soulagement chez lui puisque jusqu'à présent, il devait faire semblant d'en saisir le sens, de crainte de passer pour un imbécile aux yeux de ses collègues.


Si vraiment, vous êtes d'humeur badine et pas trop à cheval sur l'amour-propre, vous pourrez tenter quelques calembours à la Philippe Bouvard, mais ce serait à vos risques et persil ! (là, par exemple, je peux encore sauver l'honneur en prétendant avoir juste fait une faute de frappe) (on la sent, l'expérience du terrain, on la sent...).


Pour terminer, ne pas oublier de souhaiter un bon week-end à tout le monde, même aux gens avec qui vous êtes fâché ou ceux que vous avez envie de jeter par la fenêtre dès qu'ils entrent dans votre bureau.

C'est aussi ça, être professionnel : savoir garder sa rancoeur pour soi et prendre de la hauteur, en attendant la fin de la journée pour aller rayer leurs carrosseries sur le parking.

Vous pouvez également ajouter la formule "bien cordialement" - qui est limite incorrecte, syntaxiquement parlant, mais qui donne l'impression rassurante que vous avez été élevé au XVIème siècle dans un pensionnat pour personnel de maison.


Bien cordialement, donc, et vous souhaitant un excellent week-end,



-- 
 
Le secrétaire de direction

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'Inclusion un point c'est tout

Où l'on reprend un peu la plume après quelques défections et messages paresseux, pour remettre les points à leur juste place, à savoi r : sur les i.   Bonsoir à tous, Au risque de vous choquer et en complément du planning ci-joint, figurez-vous qu'en 2024, aussi ubuesque que cela paraisse, il y a encore des gens qui utilisent l'écriture inclusive. Je sais. Moi aussi, ça m'a surpris, quand j'ai lu cette semaine " chef.fe.s " dans un mail rectoral, avant de courir me laver les yeux au gel hydroalcoolique (ça tombe bien, il en reste plein) (par contre, je comprends maintenant pourquoi mes parents m'ont appris que ce n'est pas bien de se rincer l’œil. En tout cas, je confirme que c'est très douloureux). Innocemment, quand les gourous de la socio ont lancé la mouvance pour se détendre entre deux ventes pyramidales (et sur le même principe), je m'étais dit : " bon, ok, c&#

It's the End of the Semainier as we know it (and I feel fine)

Où les conséquences (inattendues) du message de la semaine dernière nous contraignent à faire notre mea culpa et à mettre un terme à cette belle aventure. Bonsoir à tous, Comme attendu, vous trouverez ci-joint le planning (dense – mais sans les loups) de la semaine prochaine. Attention si vous prévoyez de l'imprimer : veillez à prévoir une ramette pleine et quatre cartouches de rechange (au moins). Et réservez un arpent de forêt Amazonienne pour parer à toute éventualité, tant qu'il en reste encore. * Concernant le message d'accompagnement, j'avais initialement prévu un briefing pour l'oral de DNB façon l' Ecole des Fans , avec une très belle imitation de Jacques Martin (y compris au niveau de l'abdomen), mais on a porté à mon attention cette semaine (à juste titre et avec beaucoup de bienveillance , c'était de circonstance) que les messages d'accompagnement en q

Coming Out

Où la triste actualité de ces dernières semaines a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase trop plein depuis longtemps, et où on troque l'humour contre le cri du coeur, quitte à se dévoiler plus qu'on ne le devrait.      Je me souviens d'Annecy, un autre, il y a longtemps. De la lumière, partout, surtout, du vert, du bleu, intenses, éblouissants, dans le ciel et la terre entre les montagnes et dans l'onde et sur le dos de l'herbe qui frissonne et les ronds qui clapotent en chœur parmi les vagues et le sillage des pédalos. Je m'y suis brûlé la rétine à force, brûlé les poumons d'inspirer trop fort, gavé de couchers de soleil jusqu'à vomir des arc-en-ciels. Je me souviens le vent. Je me souviens les voix, les rires sur les bateaux, ivres d'un éternel parfum de printemps couleur d'apéro en terrasse. Annecy, mes premières bouffées d'air. Mes premiers pleurs. Mes premiers cris