Mot-défi à placer : Milan Kundera. L'occasion pour moi de faire mon coming-out...
Bonsoir à tous,
"Les enfants sont sans passés et c'est tout le mystère de l'innocence magique de leur sourire", écrivait Milan Kundera en 1987.
De cette belle citation, on déduira que l'intéressé n'en a jamais fréquenté aucun à moins de trente mètres, et sûrement pas 729 d'un coup. Ou bien qu'il était ivre quand il a écrit ça, c'est possible aussi, l'art a son taux d'alcoolémie que la raison ignore (il y a des précédents).
A moins, bien sûr, qu'il n'ait voulu séduire une jolie maman d'élève avec quelques formules toutes faites trouvées dans le cahier vie pratique du dernier Biba Magazine ("l'innocence magique de leur sourire" ? Sérieusement, Milan ?), je ne vois pas d'autres explication parce que moi, clairement, quand je sors du bureau et que j'en croise un dans le couloir, tout de suite, j'ai la musique de Gremlins qui se lance dans ma tête. Je n'attends pas qu'il me saute à la gorge : je me signe et je cours ; et tant pis si la course à pied est incompatible avec mon statut de fonctionnaire. L'autre jour, il y en a un, je ne sais pas pourquoi, il m'a dit bonjour, là, comme ça, sans prévenir. Le choc. Direct, je n'ai pas attendu, je me suis caché dans le casier le plus proche, il a fallu deux heures et quatre pompiers pour me désincarcérer (au grand dam de Madame la Gestionnaire, qui a dû le remplacer par un casier neuf à quelques jours de la clôture des comptes).
Alors c'est bien gentil, cette histoire de "mystère de l'innocence magique", mais c'est quand même un peu tiré par les cheveux (d'ailleurs les enfants aiment tirer les cheveux, c'est bien la preuve que j'ai raison !). Alors je vous le dis, mes frères, mes amis, mes collègues, mettons un terme à ces mensonges odieux et à l'instar de certains supporters logés dans les tribunes, crions à cet escroc : "Milan ! Assez !" (j'avoue, je n'en suis pas fier, de celle-là). En ce qui me concerne, la dernière fois que j'ai vu de "l'innocence magique" dans le sourire d'un enfant, c'était dans une fiction sur France 2 et pour ça, il avait fallu recréer intégralement l'enfant en images de synthèse. Bon et puis à la fin, il mangeait tout un village du sud profond (comment ça, il faut que je choisisse mieux mes programmes TV ?).
Non, non, on peut peut-être se laisser abuser en début de carrière, à la rigueur, je conçois que certains cachent bien leur jeu, à lever le doigt avant de parler et à apprendre leurs cours par coeur, mais après deux ou trois ans sur le front, on est obligé de se rendre à l'évidence : les enfants sont fondamentalement mauvais.
Comment ? Vous ne me croyez pas ? Vous voulez une preuve objective ?
Soit. Ne venez pas vous plaindre après. Vous l'aurez bien cherché.
S'ils n'étaient pas fondamentalement mauvais, vous obligeraient-ils à rester travailler après votre service un vendredi 18 octobre veille de vacances, sous prétexte de "journée de solidarité" (vous pouvez vérifier : c'est dans le semainier ci-joint) ?
Non. C'est bien ce que je disais.
Parce que je vous assure que vers 20h30, vous la trouverez moyennement magique, "l'innocence de leur sourire".
Vers 22 heures, vous ne la trouverez plus magique du tout.
Vers quatre heures du matin, vous serez à fond sur votre smartphone pour trouver l'adresse personnelle de Milan Kundera.
A six heures, vous serez dans votre voiture avec une batte de base-ball, direction la Tchécoslovaquie.
--
(Bon, ce serait ballot, il vit en France depuis quelques années).
--
Vous souhaitant un excellent dernier week-end avant la quille,
Bien cordialement,
Bonsoir à tous,
"Les enfants sont sans passés et c'est tout le mystère de l'innocence magique de leur sourire", écrivait Milan Kundera en 1987.
De cette belle citation, on déduira que l'intéressé n'en a jamais fréquenté aucun à moins de trente mètres, et sûrement pas 729 d'un coup. Ou bien qu'il était ivre quand il a écrit ça, c'est possible aussi, l'art a son taux d'alcoolémie que la raison ignore (il y a des précédents).
A moins, bien sûr, qu'il n'ait voulu séduire une jolie maman d'élève avec quelques formules toutes faites trouvées dans le cahier vie pratique du dernier Biba Magazine ("l'innocence magique de leur sourire" ? Sérieusement, Milan ?), je ne vois pas d'autres explication parce que moi, clairement, quand je sors du bureau et que j'en croise un dans le couloir, tout de suite, j'ai la musique de Gremlins qui se lance dans ma tête. Je n'attends pas qu'il me saute à la gorge : je me signe et je cours ; et tant pis si la course à pied est incompatible avec mon statut de fonctionnaire. L'autre jour, il y en a un, je ne sais pas pourquoi, il m'a dit bonjour, là, comme ça, sans prévenir. Le choc. Direct, je n'ai pas attendu, je me suis caché dans le casier le plus proche, il a fallu deux heures et quatre pompiers pour me désincarcérer (au grand dam de Madame la Gestionnaire, qui a dû le remplacer par un casier neuf à quelques jours de la clôture des comptes).
Alors c'est bien gentil, cette histoire de "mystère de l'innocence magique", mais c'est quand même un peu tiré par les cheveux (d'ailleurs les enfants aiment tirer les cheveux, c'est bien la preuve que j'ai raison !). Alors je vous le dis, mes frères, mes amis, mes collègues, mettons un terme à ces mensonges odieux et à l'instar de certains supporters logés dans les tribunes, crions à cet escroc : "Milan ! Assez !" (j'avoue, je n'en suis pas fier, de celle-là). En ce qui me concerne, la dernière fois que j'ai vu de "l'innocence magique" dans le sourire d'un enfant, c'était dans une fiction sur France 2 et pour ça, il avait fallu recréer intégralement l'enfant en images de synthèse. Bon et puis à la fin, il mangeait tout un village du sud profond (comment ça, il faut que je choisisse mieux mes programmes TV ?).
Non, non, on peut peut-être se laisser abuser en début de carrière, à la rigueur, je conçois que certains cachent bien leur jeu, à lever le doigt avant de parler et à apprendre leurs cours par coeur, mais après deux ou trois ans sur le front, on est obligé de se rendre à l'évidence : les enfants sont fondamentalement mauvais.
Comment ? Vous ne me croyez pas ? Vous voulez une preuve objective ?
Soit. Ne venez pas vous plaindre après. Vous l'aurez bien cherché.
S'ils n'étaient pas fondamentalement mauvais, vous obligeraient-ils à rester travailler après votre service un vendredi 18 octobre veille de vacances, sous prétexte de "journée de solidarité" (vous pouvez vérifier : c'est dans le semainier ci-joint) ?
Non. C'est bien ce que je disais.
Parce que je vous assure que vers 20h30, vous la trouverez moyennement magique, "l'innocence de leur sourire".
Vers 22 heures, vous ne la trouverez plus magique du tout.
Vers quatre heures du matin, vous serez à fond sur votre smartphone pour trouver l'adresse personnelle de Milan Kundera.
A six heures, vous serez dans votre voiture avec une batte de base-ball, direction la Tchécoslovaquie.
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(Bon, ce serait ballot, il vit en France depuis quelques années).
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Vous souhaitant un excellent dernier week-end avant la quille,
Bien cordialement,
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Le secrétaire de direction
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