Où tout fout le camp, ma petite dame, pour raisons sanitaires. A commencer par moi.
Bon alors je sais pas vous mais moi, clairement, je n'y comprends
plus rien.
ça a commencé dès dimanche dernier, j'ai voulu me lever avec les
poules, genre vers onze heures, onze heures trente (oui, mes
poules à moi sont corses, je suis obligé de les boucler à double
tour à chaque fois qu'un préfet passe dans le coin). Et là, c'est
le drame : mon réveil m'annonce sans préambule (avec cette absence
d'empathie propre à l'électroménager et aux gens sur Twitter)
qu'il est midi passé et que j'ai raté mon repas [insérer ici des
sanglots et quelques gargouillis fort éloquents]. Bon.
Admettons. ça me paraît un peu litigieux, qu'on s'amuse à changer
les heures de mes horloges comme ça dans mon dos, mais j'ai
l'esprit aussi ouvert qu'un hypermarché en période de pandémie,
j'étais donc disposé à fermer les yeux là-dessus comme sur tout
mon travail à faire de la semaine.
Sauf que le phénomène s'est répété le lendemain.
La journée de lundi n'était pas terminée qu'un appel au rectorat venait bouleverser ma conception du monde (déjà bien ébranlée par le fait que le rectorat réponde à mes appels un lundi après 16h30). Lequel m'apprend que nous travaillons sur une base annuelle de 360 jours, et pas de 365 1/4, mais que nous restons en 2021 malgré tout - parce que sans ça, ça ferait désordre avec le reste du monde et il n'a franchement pas besoin de ça. Par conséquent et de façon tout à fait logique (m'a-t-on annoncé avec une conviction suspecte), nos mois feraient tous 30 jours, même février (SURTOUT février !) (et je dois dire que rien que cette info m'a fait vriller, ho ho ho). Ce qui implique que nos semaines seraient de quatre jours travaillés, même quand elles en comptent cinq.
Vous suivez ?
Si oui, prenez rendez-vous avec la médecine du travail, vous avez
besoin de vacances. Mais genre longues, les vacances.
Et voilà qu'on m'annonce que le collège est fermé la semaine
prochaine, et alors moi je me dis "youpitralala (mes monologues
intérieurs sont entièrement doublés par Patrick Sébastien), c'est
les vacances, les cahiers au feu, la maîtresse au milieu" (mais
avec bienveillance et dans le respect de sa personne humaine, nous
sommes en 2021. Enfin, je crois, mais je ne suis plus sûr de rien,
il va falloir que je rappelle le rectorat).
Sauf que non, me dit-on, range ton bonhomme en mousse, petit, ce
n'est pas les vacances non plus.
"SYNTAX ERROR !", ai-je alors envie de m'exclamer haut et fort,
avec la fougue d'un professeur de français en pleine correction de
copies, parce que je n'y comprends plus rien !
Aussi vous envoyé-je tout de même le planning de ce qu'a failli être la semaine prochaine, en guise de protestation symbolique contre tous ces bouleversements imposés (et aussi parce que je l'avais préparé et que mine du rien, c'est du boulot !).
Voilà donc ce qui vous attend dans un univers parallèle où nous ne sommes pas reconfinés.
Vous en souhaitant bonne réception (ou pas, pour une fois c'est sans importance) et beaucoup de courage pour les jours à venir - mais avant tout, un bon, très bon week-end Pascal et des vacances idoines par anticipation,
Bien présentiellement,
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