Où sous l'impulsion de Monsieur le CPE (toujours au taquet, lorsqu'il s'agit de me torturer), le premier semainier de l'année rend hommage à un monstre du cinéma français. Et où j'en profite pour régler mes comptes avec mon collègue de bureau, qui a rédigé le message de la semaine passée, du fait de mon absence inopinée. Non sans me tailler un short au passage, le fourbe.
Bonsoir à toutes, tous, et chacun,
Aussi pressés que vous soyez de consulter le fichier en pièce
jointe (nul ne saurait vous en blâmer), je vous invite à prendre
quelques secondes pour soupirer de soulagement.
Car nous l'avons échappé belle. Figurez-vous que dans sa volonté de rendre hommage à notre Belmondo National, le semainier
avait prévu de débarquer chez vous non pas par votre boîte mail,
comme chaque semaine, c'eut été trop conventionnel, trop "mou"
("trop catégorie C", a-t-il ajouté avec un sourire narquois à mon
intention), mais en sautant en parachute d'un hélicoptère en
flammes, directement à travers la fenêtre de votre salon, pour se
réceptionner en
roulé-boulé-acrobatique-triple-lutz-piqué-al-dente-turbo-the-new-challenger-on-the-rocks-avec-félicitations-du-jury
derrière le canapé, bondir entre deux tabourets, taper une bière
dans le frigo, ou deux, ou trois (selon le stock disponible), tirer
trois coups de feu en l'air (ou cinq, ou six - pareil), s'allumer
un cigare en barreau de chaise (ou à défaut : un barreau de chaise
tout court) et s'écrier à la volée "Toc Toc Badaboum it is me,
Ze Planning de la semaine prochaine !".
Il m'aura fallu déployer des trésors de diplomatie pour calmer
ses ardeurs, lui expliquer les choses longuement, avec des mots
simples, comme vous expliqueriez vous-mêmes les additions à deux
chiffres à un élève de 1ère générale (car oui, je parle aux objets
inanimés, comme toute personne travaillant dans l'Education
Nationale depuis plus de cinq ans) ; comme quoi on ne pouvait pas
débouler chez les gens et tout casser comme ça, même avec l'aval de ces messieurs de la Comédie Française (surtout au
prix où est le double-vitrage aujourd'hui), que c'était des coups à se
flinguer les lombaires et que même avec l'aide des élèves du club aéronautique, toujours partants pour ce genre d'activités
extra-scolaires, c'était trop compliqué à budgéter, qu'il n'y
avait pas de ligne comptable pour les hélicoptères en flammes (on
se demande à quoi pensent nos Énarques quand ils rédigent leurs
documents de référence...).
Il a eu l'air déçu.
Lui, si Magnifique, traité comme un vulgaire Guignolo...
Il n'empêche que s'il ne marquera pas les esprits autant que son
idole (rappelons que Bébel a inspiré rien moins que trois
personnages de dessins animés japonais - Cobra, Edgar de la
Cambriole et un personnages des Mille et Unes Nuits de Tezuka -,
ainsi qu'une lignée de personnages de jeux vidéo - dans la saga
Castlevania -, en plus des Blueberry et consors), il vous
permettra d'anticiper les temps forts des sept jours à venir. Ce
qui n'est pas si mal, pour un bout de papier. Moi-même, je serais
bien en peine d'en faire autant.
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