Où un nouvel objet perdu donne lieu à de nouvelles digressions improbables.
Il est gros, il est rose, il est chauve, et ce n'est pas le secrétaire de direction.
Mais qui cela peut-il bien être ?
Les plus vénérables d'entre nous ("vénérable", en jargon, ça veut
dire "d'avant les smartphones", c'est-à-dire "bientôt sous vitrine
dans le hall d'accueil du Jurassic Park de Fleury Mérogis")
tremblent encore au souvenir des exactions de ce monstre
métamorphe aux yeux exorbités, malléable, protéiforme, capable de
prendre n'importe quelle apparence, connu des forces de police et
des cryptozoologues sous le triste nom de Barbapapa. (tintintintintiiiiiiiiinnnn !!!)
De par votre profession, vous avez sans doute déjà vu un ado se
liquéfier sur son canapé au point de donner l'impression de
fusionner avec ? Et bien Barbapapa, lui, c'est la gamme au-dessus :
il peut carrément DEVENIR le canapé ! De sorte que si le canapé
couine quand vous vous installez dessus, c'est que vous êtes assis
soit sur un ado, soit sur Barbapapa. Soit les deux.
Bon et sinon, pour les plus jeunes, Barbapapa, c'est ça :
(photo ci-dessus : Barbapapa s'apprête à dévorer un oisillon
innocent - nutriscore B -, et la tortue suivra juste après, le
panier est là pour ça, circa, 1973).
Une abomination, je sais.
En plus il n'a même pas de barbe, ça induit tout le monde en
erreur, c'est même pour ça que les gendarmes ne l'ont jamais
chopé. Une fois, ils étaient à deux doigts de procéder à son
arrestation, il a sauté dans un sachet de marshmallow, c'était
fini, il a fallu réquisitionner le lot et les goûter tous un par
un, mais le temps que le juge produise un mandat et que les
officiers obtiennent leurs accréditations, la date limite de
péremption était passée, et la prescription avec elle.
Si bien qu'aux dernières nouvelles, Barbapapa est toujours en
liberté, il erre dans les couloirs du collège Jean Roucas,
vraisemblablement à la recherche d'autres oisillons à bouloter (ou
à défaut, des élèves bien dodus - car comme dit le proverbe :
"faute de grive, on mange Killyan"). Et pour mieux piéger ses
victime, il aurait pris la forme d'une trousse à sa propre
effigie, la créature étant également aussi narcissique qu'un
candidat des Anges de la Téléréalité (ou Killyan, avant digestion).
De sorte que nous comptons sur VOUS pour nous aider à appréhender
ladite créature avant qu'elle ne s'inscrive aux Chtis à Mykonos,
ou ne prenne ma place au secrétariat sans que personne ne voit la
différence ("tiens ? Tu as quelque chose de changé ? Tu as fait
quelque chose à tes cheveux ? ça te va bien...").
Concrètement : si vous apercevez cette trousse, approchez-la sans
gestes brusques et emparez-vous d'elle délicatement (chuchotez-lui
"hé, c'est moi, c'est Barbidule" pour gagner sa confiance. Sur un
malentendu, ça peut marcher - tout dépend de votre propre
configuration physique, moi je ferais illusion sans problème, sans
doute qu'il me dirait juste "oh la vache mon pauvre Barbidule
dis-donc, tu t'es laissé aller, on dirait un modèle d'expo de chez
poltronesofa"), puis rapportez-le nous au secrétariat de direction
où nous le coulerons dans un bloc de béton, que nous balancerons
ensuite au Rhône, comme ils ont coutume de le faire en Drôme avec les Ardéchois.
Notez qu'il est impératif de procéder à sa capture avant qu'il ne
retourne nicher dans sa tanière au-dessus des salles ULIS, où il
hibernera pendant vingt ans avant de sévir à nouveau déguisé en
clown (ou bien c'est moi qui confond tout, c'est possible aussi).
Comptant sur votre vigilance, et vous remerciant par avance de la part du professeur qui l'a égarée (parce que oui, au cas où mon courriel ne serait pas clair : une trousse professeur Barbapapa a été égarée dans l'établissement, et si vous savez où se trouve celle-ci, nous vous saurions gré de la rapporter au secrétariat ou de nous indiquer sa localisation, car elle renferme des objets de valeur),
Vous en remerciant par avance,
Bien cordialement,
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