Où malgré les années, l'établissement n'a pas livré tous ses mystères...
Bonsoir à tous,
Triste constat, en cette période de fêtes de fin d'années - que la tradition place sous le signe des beaux-avocats-célibataires-avec-une-implantation-de-cheveux-parfaite-et-des-dents-en-émail-de-salle-de-bain tombant inopinément (mais très opportunément) amoureux de belles-femmes-au-foyer-aux-enfants-tellement-bien-élevés-qu'on-trouve-les-DVDs-au-rayon-Science-Fiction tous les jours à la télévision sur le créneau 13h-15h (les téléfilms de Noël : l'un de nos plus beaux héritages culturels, avec le lance-roquettes) (et je ne parle pas ici des catapultes à salade, même si c'est une belle invention aussi) -, cependant je me devais de l'écrire : je ne me sens plus en sécurité au Collège Jean Roucas.
Non pas que je craigne particulièrement les professeurs, je sais
que tant qu'ils ne sentent pas notre peur et qu'on leur verse
leurs HSE en fin de mois, il ne mordent pas (de toute façon, même
s'ils essayaient, ils seraient malades pendant quinze jours vu que
je me nourris exclusivement à base de produits Burger King, pas
parce que je trouve ça bon - j'ai ma fierté - mais juste pour
pouvoir porter une couronne sans avoir à passer les concours de
catégorie A).
Les élèves ? Oui, là, d'accord, j'avoue, j'ai peur des élèves,
mais c'est normal, ça, c'est depuis le film Gremlins, je n'ai
jamais su faire la différence. Dans les deux cas, ils courent dans
tous les sens, ils ne supportent pas l'eau et il ne faut pas les
nourrir après minuit, mais ils le font quand même et après ils
cassent tout dans la maison, sous prétexte qu'il est quatre heures
du matin et qu'ils ne peuvent pas jouer à Fortnite. "Mignons,
malins, méchants", était-il écrit sur l'affiche du film, ce qui
résume plutôt bien la préadolescence. Mais je digresse.
Si je ne me sens pas tranquille au collège Jean Roucas,
écrivais-je, c'est parce que j'ai appris cette semaine (comme
beaucoup d'entre nous) l'existence d'un mystérieux espace clos de
100 mètres carrés situé au-dessus des salles d'Ulis, dans lequel
personne n'a mis les pieds depuis le passage à l'an 2000 - et
peut-être bien avant ! Une sorte de patte droite du Sphinx (sous
laquelle sont enfouis tous les secrets de l'univers, d'après Paco
Rabane - qui était très enfoui lui-même, dans sa tête), mais en
version terroir et sur les crédits pédagogiques de
l'établissement, ce qui réduit quand même pas mal l'aura de
mystère qui entoure cette pièce cachée (informé des faits, Indiana
Jones a déclaré : "bof", avant de retourner cueillir des cèpes).
Pièce cachée à laquelle on accéderait, paraît-il, par une trappe
spéciale de l'ascenseur, mais dont l'accès serait condamné, de
sorte que personne n'a la moindre idée de ce qui y est enfermé.
Peut-être vos points d'indices, qui sait ? Peut-être est-ce la
raison pour laquelle personne ne les a revus depuis les années 90 ?
Quoi qu'il en soit, en ce qui me concerne, j'ai visionné assez de films
de genre pour savoir que quand on tombe sur une porte inconnue
dans son grenier ou dans sa cave, murée au parpaing et bardée de
chaînes, surmontée d'un écriteau : "ne pas ouvrir pour cause de
monstre", la dernière des bonnes idées, c'est de l'ouvrir quand
même en se disant que si ça se trouve, on va pouvoir en faire une
buanderie.
Sans compter que le collège présente tous les signes d'un
bâtiment hanté : bris de vitres, pleurs d'enfants, grognements
suspects dans les couloirs, snickers qui apparaissent
mystérieusement dans les locaux...
Alors je vous le dis tout net, si les professeurs d'EPS ne renoncent pas
à leur projet d'y entreposer leur commande de vélos, moi, j'en
attrape un au vol et je me casse avant qu'ils ne libèrent un
loup-garou, un zombie-garou, une momie-garou, un gremlins-garou.
Ou pire encore : Garou, le chanteur.
Parce que eux, clairement, on ne peut pas les soudoyer avec des
HSE.
Vous souhaitant un week-end bien au chaud, donc - par conséquent : sans sueurs froides,
Bien cordialement,
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