Accéder au contenu principal

La guerre, ça rend beau (il paraît)

 

Bonsoir à tous,

 

Déjà douze semaines que nous avons repris le travail, douze semaines d'évictions, de cas contacts, d'évolutions du protocole sanitaire, douze semaines à porter le masque non-stop comme dans un carnaval qui aurait mal tourné ou un revival de la Compagnie Créole (ohé ohé), en regardant par la fenêtre les élèves partir un par un (et plus vraisemblablement par paquets de douze), tout en s'écriant mentalement "yes ! Plus que vingt et on est bons !", douze semaines d'appels aux parents, douze semaines d'appels des parents, douze semaines d'appels sur des numéros surtaxés (ha non, ça c'est juste moi, pardon), douze semaines à ramper dans les tranchées de cet Apocalypse Now médical comme dans une action clé en main du Conseil Départemental sur le thème du Vietnam, en redoutant à chaque appel celui de l'école de votre zébulon pour vous annoncer qu'il faut venir le chercher car il est sanitairement devenu l'ennemi de la nation. Douze semaines à faire la queue en pharmacie, aussi, comme à un concert de Robbie Williams, mais sans le passage où il arrache sa chemise et la jette dans la foule, avant de se jeter lui à sa suite (ce qui peut être très agréable, pour peu qu'on le trouve à son goût, mais seulement si on a de bons biceps), alors que votre nez a triplé de volume à force de faire des auto-tests, vous donnant de faux airs d'Achille Talon

Ou pour citer le Cyrano de Rostand : "c'est un roc, c'est un pic, c'est un cap, c'est un antigénique".

Bref : douze semaines de travail dans la joie et la bonne humeur.

Mais il est quand même temps que les vacances arrivent.

Comment ça, "on n'en a fait qu'une seule" ?

Comment ça, "il en reste cinq avant les prochaines vacances" ?

Ha mais non mais je proteste, Colonel. C'était pas ma guerre. J'ai pas signé pour ça, moi. J'avais vu un documentaire des Chevaliers du Fiel sur la Fonction Publique, je m'étais dit : "voilà ! C'est ça, que je veux faire !". Mais de toute évidence, je me suis trompé de ministère - et d'époque. Heureusement que vous êtes plus courageux que moi, et merci pour votre investissement en cette période troublée (pour faire dans la litote à caractère euphémistique).

Vous transmettant ci-joint, donc, le planning des douze prochaines semaines à venir, et nous souhaitant à tous que ça se tasse,

Tâchons de rester positifs... enfin, je me comprends.


Bien cordialement,

-- 
 
Le  secrétaire de direction

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'Inclusion un point c'est tout

Où l'on reprend un peu la plume après quelques défections et messages paresseux, pour remettre les points à leur juste place, à savoi r : sur les i.   Bonsoir à tous, Au risque de vous choquer et en complément du planning ci-joint, figurez-vous qu'en 2024, aussi ubuesque que cela paraisse, il y a encore des gens qui utilisent l'écriture inclusive. Je sais. Moi aussi, ça m'a surpris, quand j'ai lu cette semaine " chef.fe.s " dans un mail rectoral, avant de courir me laver les yeux au gel hydroalcoolique (ça tombe bien, il en reste plein) (par contre, je comprends maintenant pourquoi mes parents m'ont appris que ce n'est pas bien de se rincer l’œil. En tout cas, je confirme que c'est très douloureux). Innocemment, quand les gourous de la socio ont lancé la mouvance pour se détendre entre deux ventes pyramidales (et sur le même principe), je m'étais dit : " bon, ok, c&#

It's the End of the Semainier as we know it (and I feel fine)

Où les conséquences (inattendues) du message de la semaine dernière nous contraignent à faire notre mea culpa et à mettre un terme à cette belle aventure. Bonsoir à tous, Comme attendu, vous trouverez ci-joint le planning (dense – mais sans les loups) de la semaine prochaine. Attention si vous prévoyez de l'imprimer : veillez à prévoir une ramette pleine et quatre cartouches de rechange (au moins). Et réservez un arpent de forêt Amazonienne pour parer à toute éventualité, tant qu'il en reste encore. * Concernant le message d'accompagnement, j'avais initialement prévu un briefing pour l'oral de DNB façon l' Ecole des Fans , avec une très belle imitation de Jacques Martin (y compris au niveau de l'abdomen), mais on a porté à mon attention cette semaine (à juste titre et avec beaucoup de bienveillance , c'était de circonstance) que les messages d'accompagnement en q

Coming Out

Où la triste actualité de ces dernières semaines a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase trop plein depuis longtemps, et où on troque l'humour contre le cri du coeur, quitte à se dévoiler plus qu'on ne le devrait.      Je me souviens d'Annecy, un autre, il y a longtemps. De la lumière, partout, surtout, du vert, du bleu, intenses, éblouissants, dans le ciel et la terre entre les montagnes et dans l'onde et sur le dos de l'herbe qui frissonne et les ronds qui clapotent en chœur parmi les vagues et le sillage des pédalos. Je m'y suis brûlé la rétine à force, brûlé les poumons d'inspirer trop fort, gavé de couchers de soleil jusqu'à vomir des arc-en-ciels. Je me souviens le vent. Je me souviens les voix, les rires sur les bateaux, ivres d'un éternel parfum de printemps couleur d'apéro en terrasse. Annecy, mes premières bouffées d'air. Mes premiers pleurs. Mes premiers cris