Où non seulement l'inspiration n'est plus au rendez-vous depuis un bail, mais où Monsieur le CPE en rajoute encore une louchée en imposant le mot "ludothèque". Cela compte-t-il comme maltraitance au travail ? Nos experts se perdent en conjectures...
Bonsoir à tous,
On l'aura remarqué soi-même, sans doute, à force. Il en va des
semainiers comme des amis d'enfance, des enfants d'amis, des
enfants tout courts (de par leurs culottes, notamment), ou encore
des conjoints après deux ou trois ans de vie commune : on n'est
pas encore en week-end qu'ils nous bouffent déjà tout l'oxygène,
mais on pourrait difficilement s'en passer.
On voudrait se poser, pourtant : tranquille, les doigts de pieds
en merlons de place-forte (parce que c'est plus ardu à prendre
d'assaut qu'un éventail en plastique) (même si le plastique, c'est
fantastique, et le caoutchouc super doux, on est d'accord),
confortablement installé au bord de la terrasse pour ceux qui en
ont une (les agrégés, on vous voit !), ou sur l'espace pique-nique
d'une aire d'autoroute pour ceux qui n'en ont pas (les certifiés,
faites du bruit !), à siroter un gin modérément tonic, la boisson
préférée des fonctionnaires, les ray-bans sur le nez (ou les
raie-bannes d'Aliexpress, selon le budget), à lire le dernier
best-seller en vogue ou le catalogue des 3 Suisses, pour ceux qui
sont encore capable de faire la différence (ce qui n'est plus mon
cas depuis longtemps).
Au lieu de quoi et que vas-y qu'il faut jouer au football avec
des adversaires dépassant rarement un mètre dix et qui ne
sauraient pas marquer un but, même contre eux-mêmes, mais qui ont
dans la voix tous les décibels de deux cars de supporters sous
guronzan ; et que vas-y qu'il faut se retaper ENCORE le dernier Disney à la télé, en faisant chaque fois comme si c'était la première et si on n'avait pas envie de sauter
par la fenêtre dès que la princesse pousse la chansonnette et que
les oiseaux lui étendent son linge gratos alors qu'ils ne sont
même pas conventionnés et qu'ils ne cotisent pas pour la retraite
; et que je te sors le Monopoly, la Bonne paye, ou n'importe quel
autre jeu de la ludothèque qui te rappelle que tu travailles dans
la fonction publique et que le thème est hors sujet (au moins, ça
permet de voir quelques gros billets en vrai, on se console comme
on peut).
Et pourtant, contre toute attente, par quelque effet pervers de psychologie inversée (le syndrome de Stockholm, sans doute), ça fait de beaux souvenirs.
On n'en dira pas tant du semainier, bien sûr - mes meilleurs souvenirs le concernant étant les semaines où il brille pas son absence -, mais au moins nous permettra-t-il de savoir où nous mettrons les pieds la semaine prochaine (au collège Jean Roucas, certes, mais dans quelle mesure ? Là est sa réponse).
Vous en souhaitant, donc, bonne réception, et en espérant qu'il n'y a aura pas trop de touristes en short sur l'aire d'autoroute,
Bien cordialement,
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