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Chaud comme la braise

 Où les températures ne cessent de grimper, et les semaines de travail de raccourcir...


Bonsoir à tous,

En premier lieu, une mauvaise nouvelle : le point d'indice a fondu.

On le savait gelé, mais on gardait l'espoir. C'était sans compter sur les températures actuelles qui en ont eu raison. Cette fois, il est fichu, on n'arrivera pas à le ravoir, il n'est plus qu'une flaque sur le sol, qu'on enjambera avec dégoût en la prenant pour une fuite de la climatisation.

Les climatosceptiques diront que ce n'est pas la terre qui se réchauffe, mais nos coeurs qui se refroidissent, ce en quoi ils n'ont pas tout à fait tort mais n'explique pas pourquoi on peut faire cuire un steak sur les tables de vos salles de classe - là où tant de vos élèves, eux, mériteraient d'aller se faire cuire un œuf. Et alors c'est très amusant parce qu'autant on est capable de payer des fortunes pour aller passer une heure au hammam à suer à grosses goûtes au milieu d'inconnus amorphes, poussant le vice jusqu'à appeler ça "prendre soin de soi", autant la même chose gratuitement, H24, sur son lieu de travail, en compagnie de trente élèves, ça ressemble plus aux illustrations de Gustave Doré pour l'Enfer de Dante (trop de références jeu vidéo dans mes derniers messages de semainier, j'ai décidé de me racheter une respectabilité culturelle).

"Chauuuuud cacao. Chaud. Chaud. Cho. Chocolat", écrivait sir William Shakespeare dans la Tempête du Siècle (ma respectabilité culturelle n'aura pas fait long feu). Il était encore loin du compte. Juillet est arrivé super vite, cette année. Pensez bien à vider vos casiers la semaine prochaine et à débrancher le frigo en salle des professeurs... comment ça, on est fin mai ? Ha. Pour tout vous dire, ça ne m'arrange pas, j'avais déjà pris mes billets pour le Groenland. Il paraît qu'il fait un petit 24, là-bas, ça doit être plus vivable pour encore deux ou trois ans, sauf si on est un ours polaire et qu'on n'a pas le budget pour une épilation intégrale. Plus que quelques années comme ça et les rayons surgelés des centres Leclerc seront reconvertis en réserves naturelles pour les pingouins. De quoi nourrir quelques inquiétudes légitimes quant à l'avenir des cols roulés (et celui de l'humanité, qui en dépend étroitement).

Attendons une petite décennie supplémentaire avant de paniquer, histoire d'être sûr que ce sera trop tard pour y faire quoi que ce soit :  si les grenouilles savantes de la météo ne se sont pas trompées (et j'ai naturellement tendance à plus faire confiance aux grenouilles qu'aux êtres humains, surtout quand elles font mieux avec une échelle et un bocal qu'un météorologiste avec Bac+5), la semaine prochaine, on devrait perdre quelques degrés et voir tomber du ciel un drôle de truc qui mouille, un peu comme le liquide qu'on trouve dans les mojito mais sans le goût de menthe. Alors oui, bon, c'est sûr, le hic, c'est que c'est prévu en plein pendant le long week-end, d'accord. Mais il faut être au clair sur ses priorités : le farniente en terrasse, ou la survie de l'espèce à moyen terme. Qui a dit : "le farniente en terrasse" ? ! Tout le monde ? ! Bon ben dommage pour vous, ce ne sera pas pour cette fois.

Consolez-vous en vous disant que votre week-end sera long malgré tout (et même : d'autant plus long !), comme en témoigne le planning ci-joint. 

Ce week-end-ci n'est qu'un avant-goût. Une bande-annonce. Dommage que vous deviez le passer dans une maison troglodyte, ou être condamné à sécher sur place comme un bout de jambon ou un membre de l'Académie Française.

Vous souhaitant une bonne claustration - pour moi, cela ne changera pas grand chose,

Bien cordialement,

-- 
 
Le secrétaire de direction

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