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Plus c'est court, plus c'est bon

Où on est en week-end dès mercredi, et où ça change la vie.

 

Bonjour à tous, et avant toute chose :

"Qui ?", convient-il de se demander, alors que midi sonne et que nous partons en week-end avec deux jours et demi d'avance, comme tout bon fonctionnaire qui se respecte !

Qui a lavé la semaine de travail à 180 degrés ?

Rétrécir les pulls moches qu'on met une fois l'an pour faire plaisir à tata Josiane, passe encore. Ils l'ont bien mérité. Tata Josiane aussi, elle est représentante tupperware, elle a vendu plus de plastique dans une vie qu'il n'y en a au fond des océans, bouées du Titanic incluses. Rétrécir les pantalons, ça reste envisageable : c'est bientôt la saison des shorts, ça fait faire des économies et puis les shorts c'est comme les œufs durs, ça met les mollets en valeur (si je n'ai pas la légion d'honneur pour ce calembour-là, autant faire définitivement une croix dessus). On pourrait même envisager de rétrécir les tuniques Desigual et les coller dans les champs de maïs pour faire peur aux corbeaux (H.P. Lovecraft le bien prénommé a écrit une nouvelle d'horreur sur Desigual qu'il a intitulé "la Couleur Tombée du Ciel", dans laquelle il décrit avec force détails leurs motifs imprimés "non-euclidiens"). A la rigueur, on pourrait aller jusqu'à raccourcir le temps qu'il faut pour se faire rembourser des frais de transport, quand on part en formation à perpète les oies pour faire des tours de table de deux heures trente. Mais raccourcir les semaines de travail ? Quand les journées s'allongent (et avec elles, le planning ci-joint) ? C'est un coup à devenir dyslexique du calendrier. 

Comme si on n'avait pas assez de problèmes comme ça.

Pour ne prendre aucun risque, moi-même, je ne lave plus rien : ni draps, ni vêtements, ni linge sale en famille (je laisse ma famille laver mon linge sale, nuance), ni même moi, tiens, puisqu'on en parle, je ne suis déjà pas bien grand, je veux pouvoir encore monter dans Space Mountain sans être accompagné par un adulte (d'autant que ceux-ci refusent de me fréquenter sous prétexte qu'ils en ont assez de Mario Kart, que c'est rigolo les deux premières heures mais beaucoup moins les douze années suivantes. Les pauvres, que je les plains. Ils sont comme vides à l'intérieur). Et puis j'habite en Drôme, je n'ai plus l'habitude de prendre de l'eau sur le visage, j'ai bien trouvé des livres qui parlent de pluie à la bibliothèque, mais ils étaient rangés au rayon science-fiction, juste à côté des livres qui disent que le niveau scolaire des élèves n'a pas baissé ces trente dernières années (alors qu'ils auraient plus leur place dans le rayon "humour", à côté des ouvrages sur le curling, mais ça n'engage que moi). Non et puis je ne crois que ce que je vois, moi, c'est-à-dire : mon collègue à ma droite, et le tableau peint par l'agent de loge en face. Voilà à quoi se résume la réalité.

Elles sont où, déjà, mes fiches CHSCT ?

Tout ça pour dire que je me méfie des lessives comme de la peste (et là je ne parle pas de Thiffany en 5ème7, je préfère préciser, même si elles démangent autant l'une que l'autre, mais pas de la même façon). C'est très dangereux, les lessives. Comment croyez-vous que les indiens Jivaros s'y prenaient pour raccourcir les têtes ? Ils collaient leurs victimes dans un lave-linge Whirlpool, programme long, avec l'option anti-boulloches et quatre heures plus tard, c'était prêt, il n'y avait plus qu'à monter le tout sur un porte-clé et à ouvrir un compte Etsy, la fortune était assurée. Alors qu'un élève, en quatre heures, il fait quoi ? Au mieux, c'est le temps qu'il lui faut pour sortir sa trousse, ou nouer son lacet - mais jamais les deux la même matinée. A chaque jour suffit sa peine, dit-on au singulier : ça vaut pour lui comme pour le secrétaire de direction, comme si leur tête était déjà réduite de naissance, mais à l'intérieur.

Vertigineux. 

Pour en revenir à notre sujet premier, j'attends toujours que la personne coupable de ce rétrécissement de semaine se dénonce ! Que je la prenne dans mes bras pour la serrer très fort et lui faire des bisous baveux (du moins est-ce ce que je ferais si je n'étais pas terrifié par la perspective du contact physique ni allergique à mon prochain. La dernière fois que j'ai "tapé la bise", j'ai eu le visage gonflé pendant trois jours, tout jaune, mon chat m'a sauté au visage en pensant que j'étais Titi, ce fut très douloureux).

Vous souhaitant un bon long week-end, donc, loin de tout pommeau de douche ou de toute machine à laver,

Bien cordialement,

-- 
 
Le secrétariat de direction

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