Où le temps manque et l'inspiration avec lui. Alors on serre les dents et on sort les rames.
Bonsoir à tous,
Triste constat, cette semaine : les contes de fées, en 2022, ce
n'est plus ce que c'était. Notre monde est si désenchanté qu'il
pourrait faire les chœurs sur le prochain disque de Mylène Farmer.
Rendez-vous compte. Avant, quand on avait des voeux à formuler,
il suffisait de traîner dans les brocantes, les Easy Cash ou
les souks des pays lointains qui sentent bon les épices et les
clichés occidentaux (l’Algérie... le Maroc... la Tunisie...
l’Ardèche... Mogadiscio...), dans l'espoir un peu fou de tomber
sur une de ces vieilles lampes à huile qu'on trouve dans les
magasins Maison du Monde, mais sans l'étiquette made in
China à l'arrière ni le capiteux parfum du plastique industriel
(15 balles, quand même, cette camelote, on ne m'y reprendra pas).
Même si les probabilités étaient infimes, vous aviez plus de
chance d'y trouver un génie que dans vos salles de classes (ou au
secrétariat de direction).
Après avoir été frotté comme un bureau dont on essaie de ravoir
les tâches d'encre, celui-ci se serait fait un devoir d'exaucer
trois de vos vœux les plus chers, comme : une place réservée sur
le parking à côté des poubelles, un accès illimité à toutes les
fonctionnalités Pronote ou même, n'ayons pas peur de rêver grand :
les palmes académiques et une retraite anticipée à 65 ans révolus.
Alors que désormais, les voeux, non seulement il faut les
formuler dans le logiciel AFFELNET mais en plus, il y a une date
de clôture (lundi, en l'occurrence, comme en atteste le planning
ci-joint). Date au-delà de laquelle les génies de catégorie C qui
traitent les demandes refuseront de cliquer sur "exaucer".
Et en même temps, on peut les comprendre, ce sont juste des
secrétaires administratifs lambda à qui on a rasé la tête et mis
un anneau dans le nez, et qu'on force à travailler torse nu et en
babouches. On serait de mauvaise humeur à moins. D'autant qu'ils
ont une chance sur deux d'être pris pour Monsieur Propre.
Je n'épiloguerai pas davantage, n'ayant pas vocation à passer
les mille et unes prochaines nuits assis à mon poste de travail
(le mal nommé), d'autant que ma Shéhérazade personnelle attend
que je vienne la chercher et ne tolérera pas que je lui raconte
des histoires. Un comble. Comme je vous le disais en préambule :
les contes de fée, ce n'est plus ce que c'était.
Vous souhaitant un week-end plein de rêves bleus, je-n'y-crois-pas-c'est-merveilleux (air connu), et vous invitant à regarder la bande annonce du prochain film de George Miller (Trois mille ans à t'attendre) complètement dans le thème,
Extatiquement vôtre,
--
Le secrétaire du Grand Vizir
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