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The Day Before

 Où les températures ne cessent de grimper, et les esprits de s'échauffer.

 

 

Bonsoir à tous,

En cette fin de semaine particulièrement généreuse en matière de températures au dessus de zéro (si seulement les résultats de vos élèves pouvaient l'être autant qu'elles), je vous inviterais bien à fermer les paupières et à vous imaginer allongé sur la banquise, au calme, au frais - comme Hugues (non, ne riez pas, ce serait m'encourager)... Sauf que si je fais ça, vous ne pourrez plus lire la suite de ce message ni le planning qui l'accompagne, et encore moins le paragraphe où je vous dirais que ça y est, c'est bon, vous pouvez les rouvrir ; et je m'en voudrais que vous passiez les deux prochains jours à vous cogner contre des meubles ou à tomber dans les escaliers. Certes, ce serait toujours plus ludique que de corriger le brevet, mais vous n'y êtes pas encore, alors profitez de l'instant présent pour, au choix, faire la bringue jusqu'à pas d'heure ou bâiller comme une carpe (d'Hyem, évidemment)... 

Et puis s'imaginer sur la banquise, en 2022, c'est très surfait, ça se résume à se visualiser en short, flottant sur un bout de glaçon qui fond plus vite que les calories dans une salle de sport, collé-serré contre une famille d'ours blancs initiés au zouk-love par la force des choses, quelques pingouins récalcitrants et peut-être quelques pangolins, fuyant les violences policières de leur Chine natale.

Si Paul Emile Victor était né en 2022, il aurait pu faire le tour des pôles en casquette, claquettes, chaussettes et chemise hawaïenne assortie aux baobabs, et avoir encore un peu de temps libre derrière pour pêcher des chaussures, des sacs plastiques ou des baigneurs de La Grande Motte qui se seraient un peu éloignés du rivage. La partie la plus longue de son expédition, ça aurait été de tondre ses Husky pour éviter qu'ils tournent de l’œil à mi-parcours en tirant la luge de sables.

Et alors autant j'aime beaucoup Dune, les livres, les films, autant j'aimerais beaucoup que ça reste de la science-fiction, parce que je ne prends déjà pas les transports en commun par peur de mettre une carte dans un lecteur, ce n'est pas pour me déplacer à califourchon sur un vers géant, même s'il a les jantes alliage.

Les climatosceptiques devraient passer quelques heures dans vos salles de classe, pour voir, nul doute qu'ils reverraient leurs théories du complot à la baisse. La terre est plate, d'accord. Ok, c'est Stanley Kubrick qui a réalisé le film des premiers pas sur la lune, tout le monde sait ça. Mais il est possible qu'un été qui démarre le 20 février et se termine le 6 novembre n'augure rien de bon pour l'avenir. D'autant qu'on l'oublie un peu vite, quand on grandit, mais qui y vit, sur la banquise, à part Bibifoc et The Thing ? Je vous le donne en mille ! Le papa Noël !  Alors il serait temps que les consciences se réveillent. Non que je sois particulièrement militant, mais enfin moi, je tiens à mes cadeaux le 25 décembre. Je vous rappelle que je n'ai toujours pas la Playstation 5 et que si je suis gentil avec vous, c'est par pur intérêt personnel, parce que je sais qu'il me regarde et qu'il me juge (Papa Noël, ou Bibifoc ? Je ne suis pas fixé. Du moment que ce n'est pas The Thing...) (dites-moi que ce n'est pas the Thing...). Je ne voudrais pas que tous ces efforts tombent à l'eau juste parce que le niveau des océans aura monté d'un mètre. Que voulez-vous, en matière de climat, je suis assez vieux jeu, j'aime bien ma terre au sol et mes eaux dans la mer. 

Nous souhaitant un week-end pluvieux, et donc un week-end heureux,

Bien cordialement,

-- 
 
Le secrétaire de direction

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