Où on attaque une période plus dense en machins à faire en trois exemplaires, et moins en occasions de lever le pied, et où l'on rebondit sur une erreur de copier-coller pour amuser la galerie.
Bonsoir à tous,
Le bruit courait depuis quelques semaines en coulisses, on en parlait sans trop oser y croire, oseront-ils, n'oseront-ils pas, on spéculait entre deux cours mais on se pensait à l'abri de ce genre de dérives, enfin, pas chez nous, pas en France, allons, le pays des lumières, de la révolution, des trente cinq heures et de Johnny Hallyday, rendez-vous compte, mais l'information vient d'être entérinée par décret ministériel : à compter de demain et jusqu'à nouvel ordre, les week-ends ne compteront plus que deux jours, soit à peine plus de quarante huit heures, y compris ceux suivant une semaine de travail complète.
Dans le milieu syndical, c'est la consternation.
"Nous voilà revenu.e.s aux heures les plus sombres d'avant le
mois de mai" nous confie l'une de ses têtes de file, qui a
tenu à rester anonyme mais qui annonce un grand mouvement social
pour le mardi 6 novembre (vous en avez peut-être déjà entendu
parler, la demi pension ne sera pas assurée, les AEDs ont diffusé
l'étiquette entre hier et aujourd'hui).
"Deux JOURS ? ! Mais de qui se moque-t-on ? A ce compte-là,
autant rester au collège, ça ne sert à rien de rentrer chez nous
!", tempête à notre micro le secrétaire de direction,
d'habitude si jovial et mesuré dans ses propos, avant de se
précipiter vers sa voiture quand même par acquis de conscience.
"Si encore on nous supprimait une journée de travail pour
équilibrer...", ajoute-t-il, poussant ses capacités de
conceptualisation mathématiques jusque dans leurs retranchements.
"Mais même pas".
Aussi envisage-t-il de sortir de sa réserve de fonctionnaire, même s'il sait bien qu'il ne peut pas survivre hors de celle-ci plus de quelques heures, comme tous les animaux élevés en captivité.
"Ou alors on pourrait multiplier la durée du dimanche par deux",
conclue-t-il, une fois calmé et disposé à faire des concessions,
après deux heures de savants calculs sur ses doigts.
Une proposition qui n'a malheureusement pas eu l'heur de retenir l'attention des pouvoirs en place, trop attachés au calcul en base 10 pour se laisser séduire par de telles propositions d'avant-garde.
Ainsi ne dira-t-on pas nécessairement "c'était mieux avant",
de crainte d'être taxé de réac', mais dira-t-on sans hésiter : "c'était
mieux en mai".
Vous souhaitant bonne réception de ce semainier de cinq fois 24
heures (je pose deux je retiens un) (peut-être),
Bien cordialement,
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