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Deus In Machina

Où la semaine fut rude, mais où le pire restait avenir...

 

 

Bonsoir à tous,

 

Comme attendu avec moults trépignements (ne niez pas, il y en a parmi vous qui comptent le nombre de dodos avant le nouveau semainier. Ils se sont même fabriqué un calendrier de l’Avent, avec un trombone ou une punaise dans chaque case. Je le sais, j’ai des noms) (Darwin a voulu en son temps compter le nombre de dodos aussi, mais il a été très déçu), vous trouverez ci-joint le planning de la semaine à venir, particulièrement dense cette semaine, pour le dire de manière à ne pas le vexer, lui qui prétend être « en période de prise de masse » (« musculaire »,  lui ai-je demandé tout de go, pensant à un oubli. Il m’a regardé avec des gros yeux. J’ai compris qu’il valait mieux que je n’insiste pas. Aussi ai-je peiné pour tout faire tenir sur deux pages, mais c’est le genre d’exploits administratifs pour lesquels on me paie grassement). Car pendant que certains seront en villégiature à Die, sur les traces du célèbre Paul Mac Cartney (et de son fameux tube-hommage à notre belle cité Drômoise : Live and Let Die), d’autres flirteront dangereusement avec le surmenage.

Ah, le surmenage chez les professeurs, c’est un art subtil, une danse délicate entre la procrastination et l’illusion d’efficacité. Vous savez, ces enseignants qui vous disent : “Je vais corriger vos copies ce week-end !” Et là, ils disparaissent dans un vortex spatio-temporel où le temps s’étire comme un chewing-gum mâché par un éléphant.

Le surmenage commence dès le vendredi soir. Le prof se pose devant son bureau, regarde la pile de copies qui lui fait de l’œil comme une pizza au fromage fondant. Il se dit : “Allez, je vais en corriger quelques-unes, histoire de me mettre en appétit.” Et là, c’est le drame. Il ouvre la première copie et tombe sur une perle rare : “La Révolution française a eu lieu en 1789 parce que les Français en avaient marre des croissants.

Le prof éclate de rire, partage la copie avec ses collègues sur WhatsApp et oublie complètement les autres copies. Le week-end passe comme un éclair, entre Netflix et siestes crapuleuses. Lundi matin, il arrive en cours avec la même pile de copies et se dit : “Bon, allez, je vais m’y mettre sérieusement.” Mais voilà qu’un élève l’interpelle : “Monsieur, vous avez vu mon exposé sur les licornes ?

Et là, c’est foutu. Le prof se retrouve à écouter un exposé sur les licornes pendant que les copies s’empilent dans un coin du bureau. Il hoche la tête d’un air intéressé, mais au fond de lui, il sait que c’est foutu. Les licornes ont gagné.

Le surmenage chez les profs, c’est aussi cette capacité à trouver des excuses improbables pour ne pas corriger. “Ah non, je ne peux pas corriger aujourd’hui, j’ai une réunion sur l’impact des élastiques à cheveux sur la biodiversité.” Ou encore : “Désolé, je dois absolument finir mon classement des trombones par taille.”

Et puis vient le moment fatidique où le proviseur demande des nouvelles des corrections. Le prof improvise alors une chorégraphie complexe pour éviter le sujet : “Euh… vous savez, j’ai préféré attendre que la Lune soit en phase ascendante pour avoir une meilleure connexion neuronale avec les copies.

Bref, le surmenage chez les profs est un art ancestral qui se transmet de génération en génération. Alors la prochaine fois que vous croisez un enseignant avec des cernes jusqu’aux genoux, dites-lui : “Bravo pour votre surmenage ! Vous êtes un vrai maître Jedi du procrastinage !” Et il vous répondra avec fierté : “Merci, jeune padawan. Que la Force du correcteur automatique soit avec toi !

Sur ces bonnes paroles, dont j’espère qu’elles vous auront arraché quelques sourires,  il me reste à vous souhaiter un week-end si ce n’est bon, au moins, effrayant, parce que je me dois de vous confesser ici un secret honteux : je n’ai pas eu le temps d’écrire quoi que ce soit cette semaine (ni n’étais d’humeur à le faire, du reste).

Et là, tout à coup, je vous sens perplexe.

Vous vous demandez : « mais alors, d’où vient ce qui précède ? ».

Et bien figurez-vous que j’ai confié la tâche au programme d’intelligence artificielle de Bing, mon nouveau meilleur ami, qui a « rédigé » le texte que vous venez de lire (à partir de « Ah, le surmenage chez les professeurs ! » jusqu’à « que la force du correcteur automatique soit avec toi ») en moins de sept secondes, à ma demande. Et si l’on peut légitimement s’ébaubir de la performance, voire s’enthousiasmer devant les progrès vertigineux de la science, je m’en serais voulu de conclure ce message sur une note positive, ce serait contraire à ma religion. Alors voilà, laissez-moi vous gâcher  gentiment votre week-end en vous apportant une précision innocente à la volée : cette IA est gratuite, en libre accès, à la portée de quiconque dispose d’une connexion internet en général, et de vos élèves en particulier. Et encore n’est-ce là que le début.

Voilà. Je vous laisse pleurer en silence.

Et méditer sur ce constat terrible : le prochain Dodo, c’est nous.

Profitez bien de votre week-end tant que les machines ne nous ont pas tous mis au chômage : elles ont déjà rendu le message d’accompagnement du semainier complètement obsolète, et celui qui l’écrit par extension (vous pourrez bien essayer de me consoler, me dire "mais non enfin, tu es unique", admettez que vous n’avez pas vu la différence ;) ).

 

Bien cordialement,

 

--

 

Le secrétaire de direction

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