Où les vacances se profilent à l'horizon et où il était plus que temps...
Bonsoir à tous,
Comme attendu, veuillez trouver ci-joint le planning de la
semaine de la rentrée.
Car vous avez hâte, j'en suis sûr.
Les deux prochaines semaines ne seront pour vous qu'un (trop)
long calendrier de l'avent, dont vous ouvrirez mentalement les
cases avec un mélange de hâte et de profond désespoir - et quand
je dis "calendrier de l'avent", je veux dire : pas un de ceux
qu'on offre aux êtres chers mais un invendu de Noël périmé
(peut-on alors parler légitimement de "calendrier de l'après" ?)
dont le chocolat déjà bas de gamme a commencé à s'entendre avec la
faune microbiologique locale pour fonder ce qui, à coup sûr,
prendra la relève de l'humanité dans un proche avenir (avec un
taux de réussite record au DNB).
Chaque jour, vous soupirerez en regardant le thermostat de vos pénates et en vous demandant comment le régler pour être bien au chaud sans pour autant y laisser vos HSE, tout en songeant qu'"au moins, dans ma salle, j'avais froid, mais je savais pourquoi" (et puis c'était gratuit).
Vous pourrez bien aller à l'opéra, ou au concert des sept-cent-choristes-dont-un-en-double, rien n'égalera à vos oreilles le mélodieux souvenir du carillon entre les cours, composition exquise dont on devine qu'elle est issue d'un stock de sonneries de portables recalées par les fabricants à la fin des années 90 au prétexte "qu'on a simultanément l'impression qu'elle se paie notre tête et qu'elle nous plaint du plus profond de son être" (ce qui n'aura pas été jugé très vendeur, sur le moment, à juste titre, même si elle traduit parfaitement le sentiment des grands industriels à notre égard).
Et je pourrais poursuivre comme ça pendant les deux prochaines
semaines, vous le savez, j'en suis capable, sauf qu'une fois n'est
pas coutume, je suis en vacances en même temps que vous, c'est à
dire depuis vingt minutes déjà (trente au moment de la relecture.
Deux heures sans doute au moment où j'appuierai ENFIN sur
"envoyer" parce que tous mes mots auront enfin le nombre de
syllabes adéquats) (ne riez pas, c'est vraiment comme ça que je
bosse). Autant dire que même si je vous aime beaucoup, tous, à une
ou deux exceptions près qui se reconnaitront sans mal, je ne vais
pas me faire prier pour retourner chez moi retrouver la personne
qui m'est le plus cher au monde : ma Playstation 5. J'y
retrouverai également la personne à cause de qui je vais prendre
le plus cher au monde sitôt qu'elle aura lu ce qui précède. Et le
chat. Qui lui s'en fiche du moment que je le nourris, et la vie
serait certainement plus simple si tous les gens étaient des
chats.
Encore que.
Je ne vous demanderais qu'une seule chose lundi : penser à mes
collègues de l'administration qui rempileront courageusement,
ainsi qu'aux agents jusqu'à mardi inclus.
Vous avez évidemment le droit des les envier autant qu'ils vous envient. Mais en ce cas, je vous suggère de prendre illico rendez-vous avec la médecine du travail et d'arrêter avec les calendrier de l'avent, même quand ils sont d'après (oui, oh, ça va, j'ai improvisé ce bout de texte en dix minutes, on ne peut pas être au top tout le temps, pas dans la fonction publique, enfin, vous n'y pensez pas, déjà qu'une fois par an ça fait beaucoup...) (au moins, le bon côté des choses, c'est que ça vous épargnera les erratums...).
Vous souhaitant de bonnes vacances, reposantes et riches en jolies rencontres (du genre de type qui vous conviendra le mieux) (pour moi ce sera le troisième, merci),
Bien cordialement,
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