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Tu pousses le bouchon un peu trop loin

 Où les polémiques d'actu se suivent et finissent par fatiguer, au point qu'on se prend soudain pour un chroniqueur radio...


Je ne sais pas vous, mais moi, je suis indigné. 

Tout le temps. 

ça me prend comme ça, je râle pour tout, je ne sais pas si c'est parce que je suis français et qu'on a la grogne dans notre ADN, peut-être que j'ai un ancêtre Parisien, c'est possible, personne n'est parfait, mais je suis sans arrêt dans la révolte. J'ai le gène de la gêne. J'ai le goût du dégoût. Je suis une somme de seum. Et quand il n'y a pas de raison réelle de m'indigner, je m'en invente : je vois des corrélations, des collusions, des conspirations, c'est X Files dans ma tête : je sache, je croive, il faut absolument que je proteste, que je conteste, que je déteste, j'ai besoin de ma dose, je me sens comme un ado privé de sa Playstation, bougonnant, bourgeonnant, sans cesse à fulminer, à fustiger, à deux doigts de fuguer - et vous seriez tous très très embêtés (d'abord). 

L'ennemi est partout. Je ne mets pas mon cligno quand je tourne car je suis sûr qu'on me surveille et je ne veux pas qu'ILS devinent où je vais tourner. J'ai mis une serviette de plage sur mon compteur Linky pour ne pas qu'il me filme sous la douche, je passe mal à l'écran, ça me boudine. A la caisse du Leclerc, on me demande d'arrondir le montant de mon ticket pour venir en aide aux petits enfants qui souffrent, mais je ne me laisse pas avoir, ILS n'attendent que ça, cachés derrière leurs caddies à l'angle entre les chipsters et les soupes lyophilisées, je les ai repérés, ils sont partout, ils ressemblent à monsieur tout le monde, c'est même à ça qu'on LES reconnaît. Alors je réponds "non", sèchement, ou je fais semblant de ne pas entendre, comprendre, comme la plupart des gens ; sauf que ce qui nous en distingue, nous, indignés, c'est qu'il faut que nous développions, toujours, pour bien qu'on sache en face à qui on a affaire. Et donc j'ajoute que je n'ai rien contre les petits enfants qui souffrent, qu'au contraire je suis plutôt pour - enfin non, ce n'est pas ce que je veux dire, je suis contre, bien sûr, mais pour -, mais que je ne sais pas dans quelle poche vont aller ces quarante centimes d'arrondi, ça peut être détourné, aller sur le compte en Suisse de Monsieur Leclerc et bon, je veux dire, je viens littéralement de lui lâcher deux cent boules en bouffe et en pinard, je ne vais pas en plus prendre le risque de lui donner quarante centimes supplémentaires, qui pourraient aller aux enfants qui souffrent, on ne sait pas, sur un malentendu, je préfère rester prudent. A ce moment de la conversation (car comme tout individu qui n'écoute pas l'autre, je n'ai jamais su différencier une conversation d'un monologue), généralement, la caissière opine et me regarde d'un air de dire "mais qu'est-ce qu'il est intelligent. Il n'est pas tombé dans notre piège. Je crois que je suis follement amoureuse de ce bel éphèbe au QI élevé. Oh, comme j'aimerais qu'il me prenne dans ses bras puissants et qu'il me murmure les mots bleus les mots qui rendent les gens heureux", avant de prendre conscience que ma carte homonyme n'est pas passée et qu'elle attend juste que je refasse la manip'. Mais je suis certain qu'au fond d'elle, malgré les cinq minutes que je lui ai fait perdre avec mon sermon, elle m'admire, même si elle ne le montre pas. Les gens sont si pudiques. La faute à leur éducation judéo-chrétienne et à des siècles d'oppression religieuse. Haaaaa, ça m'énerve, ça aussi, vous pouvez pas savoir.  Vivement qu'ils séparent l'Eglise et l'Etat, si vous voulez mon avis. Et même si vous ne le voulez pas, vous l'aurez quand même. C'est le principe des indignés. Je vous ai dit que la guerre, c'était mal ? 

A ceux d'entre vous qui souhaiteraient rejoindre nos rangs, pour se lancer en toute sécurité, je recommande les réseaux sociaux. C'est génial, les réseaux sociaux. On vous demande sans arrêt votre avis sur n'importe quel sujet, peu importe qui, peu importe lequel, c'est systématique, chaque publication se termine par "et vous, vous en pensez quoi ?". C'est valorisant de savoir que des quidam qu'on ne connait ni d'Eve ni de Stellar Blade, ou des entreprises multimillionnaires aux visées lucratives ont sincèrement envie de connaître mon opinion à propos de tout et de rien, qu'ils ont besoin de moi pour leur dire ce qu'ils doivent penser et pas du tout pour générer du clic et du trafic et leur faire gagner de l'argent ou de la pub gratuite, houlala, non, loin d'eux ces idées, il faut arrêter de voir le mal partout, enfin, mais où vais-je chercher tout ça ? ! Par conséquent, je fais comme tout le monde : sitôt qu'on me demande mon avis, je ne réfléchis pas au qui et au pourquoi, je le donne, c'est Pavlovien, je ne peux pas m'en empêcher, parce que mon ego est plus développé que mon esprit critique et qu'il est plus stimulant de chasser des moulins à vents que de pointer du doigt les pratiques malhonnêtes qui sont sous notre nez et dont nous sommes la cible. Tenez, moi, par exemple, je pourrais le faire, là, sur ma lancée, mais je suis tellement occupé à m'indigner de tout le reste que je n'ai plus le temps, la vie est question de priorités. Exemples : "c'est bien beau de sauver les baleines mais qu'est-ce qu'on fait pour les êtres humains ?", "d'accord, les personnes âgées, c'est bien de s'en occuper, mais les jeunes, dans tout ça ?", "oui, bon, il y a de la famine là-bas mais dans nos rues aussi il y a des gens qui ne peuvent pas aller chez Mathurin toutes les semaines, et on n'en fait pas tout un plat" (si on en faisait tout un plat les gens ils auraient un truc à manger et ça ça dérangerait les puissants et les lobbys de la malnutrition)(nous sachons).

En 2024, la pornographie et les chatons, c'est has been. Le business n°1, c'est l'indignation. La preuve : personne n'en parle, parce que tout le monde veut sa part du gâteau. On choisit des sujets tendance, on leur donne des titres tendancieux, auxquels on sait pertinemment que la plupart des lecteurs s'arrêteront "parce que cliquer c'est trooooop dur et que lire c'est troooop fatigant", le tour est joué, ça marche à tous les coups. Aussi positif que soit le sujet, si noble que soit l'initiative, on trouvera toujours à redire. Français avant tout ! 

 Il faut reconnaître que l'indignation, c'est une valeur sûre, c'est comme la colère, ça donne un coup de boost, ça fait monter l'adrénaline sauf qu'après, la colère, quand elle redescend, on ne se sent pas bien, on culpabilise, on est obligé d'acheter des fleurs, c'est super cher les fleurs, vous vous rendez pas compte, moi je les vole dans les massifs de la voirie mais tout le monde n'a pas forcément la chance d'avoir un rond point en bas de chez lui...hé ben l'indignation, c'est pareil, sauf que c'est une colère juste, une colère légitime, pas besoin de s'excuser derrière, c'est aux autres de le faire, c'est tout bénèf'. Moi depuis que je m'indigne je ne me suis plus excusé une seule fois de ma vie et ça m'a enlevé une de ces charges mentales, vous n'imaginez même pas ! Depuis que j'ai compris qu'avoir toujours raison était le meilleur moyen de ne jamais avoir tort, ça a changé ma vie. Et puis l'indignation, c'est du ressenti, c'est automatique, ça se fait tout seul, tout le monde à des émotions à part Michel Houellebecq, il n'y a qu'à se laisser porter. Alors que la réflexion, houlala, attendez, ça demande un effort, l'effort ça fait mal à la tête, et personne n'aime avoir mal à la tête, à part Michel Houellebecq. Ces médias en sont bien conscients. Ils savent que dès lors que vous ressentez, vous ne pensez déjà plus tout à fait rationnellement, et qu'il sera d'autant plus simple de vous faire gober leurs couleuvres. Il y a des précédents plein l'Histoire avec une grande hache. 

Et donc depuis que je m'indigne, je ne réfléchis plus non plus, ça me fait gagner un temps fou et il me faut bien ça parce qu'au rythme de quatre ou cinq nouvelles polémiques par jour, si je veux pouvoir suivre, je dois o-pti-mi-ser. Ne plus manger, ne plus dormir. Et s'il me reste malgré tout un moment de creux, je peux lancer mes propres alertes grâce à des sites bienveillants d'utilité publique comme Change ou Avaaz, qui pour une pétition signée vous en propose cinq autres, et cinq pour chacune d'elles, et cinq pour chacune d'elles, ou de créer la vôtre, soyons fous, rêvons grand, tout ça dans une seule et unique optique : LE FRIC. Je veux dire : rendre le monde meilleur. Pardon. Ma langue a fourché. L'usage de ces sites est complètement libre, gratuit et sans engagement, évidemment (clin d’œil, clin d’œil). 

Ah non mais quand j'y pense, heureusement que je suis fonctionnaire ! Je me demande comment font les gens qui travaillent pour tenir le rythme. Moi si je m'écoutais, je passerais mes journées à signer des pétitions en ligne. D'ailleurs de vous à moi, j'ai hâte qu'on soit en juin, il va y avoir le BAC, et donc les pétitions pour faire annuler les épreuves parce que Victor Hugo c'est un boloss et que les mathématiques ça sert à rien dans la vie quand on veut faire influenceur. Je ne m'en lasse pas.

Pour prolonger, je ne sais pas si vous avez vu, il y a un humoriste de France Inter qui est sur la sellette à cause de propos tenus à l'antenne. Du pain béni pour moi. ça va m'occuper la semaine. Je peux tout mélanger : la politique, la morale, l'humour, la liberté d'expression, mes convictions, les bruits de couloir, les chiffres, la vérité, tout. Si je n'avais pas l'indignation dans ma vie, j'aurais pu dire tièdement : bon, le gars a un employeur, il a déjà été rappelé à l'ordre une fois, il n'en a pas tenu compte, il a recommencé, il est sanctionné, normal, c'est pareil dans tous les métiers, pourquoi il y aurait des passe-droits, et puis l'humour c'est quoi, est-ce que c'est bien l'humour qu'on assassine ici, et pas un problème de forme plutôt que de fond ? Mais non, là je peux accuser les dirigeants de la radio d'être vendus, contrôlés, manipulés, "à la solde des puissants", je peux glisser de mystérieux "mais nous savons tous ici que la vraie raison de cette sanction est ailleurs" (Monsieur Mulder) et des "Il dérange en haut lieu, on a voulu le faire taire", j'ai beau n'avoir que mes supputations de canapé et le post de Roger, le frère de mon beauf', qui "est au courant de certaines choses, c'est pour ça qu'il porte un couvre-chef en alu", je peux traiter les autres de moutons, de pantins, de collabos, sans qu'à aucun moment je n'aie à m'excuser, mesurer mes propos, répondre de mes actions ou me remettre en question. 

Parce que la liberté d'expression que je revendique ne vaut que pour ceux de mon clan, en vertu du principe qui veut que si tu n'es pas avec moi tu es contre moi, et que si tu es contre moi tu es un méchant, parce que je suis gentil puisque je suis moi, CQFD, on ne peut rien contre la logique, t'as vu. Et qu'importe si tous ces sites, ces pages, ces organismes - ces individus, même -, me prennent ouvertement pour un dindon, tant pis si la vraie manipulation réside dans l'émotion, dans les feux qu'on attise, tant pis si tout ça n'est que la façade d'un business juteux auquel je participe bénévolement sans réclamer ma part : tous les jours, je m'indigne, je prends parti, je me sens grand, je me sens fort, je me sens beau, je me sens libre. Je me sens. Tout est là. "Je me sens, donc je suis" : un leitmotiv pour le troisième millénaire.

La raison, c'est has been.

L'émotion, ça, c'est l'avenir, coco. Abonne-toi à ma page. Donne à mon Patreon.

Cette longue parenthèse refermée (dans laquelle je radote sans doute, parce que je suis intimement convaincu que c'est à notre institution de couper l'herbe sous le pied de ce nouvel obscurantisme) et dans un registre plus léger, vous aurez noté cette semaine qu'on a inversé les rapports entre repos et travail. Cela n'aura pas échappé aux plus matheux d'entre vous : la semaine fait deux jours, le week-end cinq. C'est une expérimentation du Ministère sur les conseils d'Albert, l'IA souveraine que nous vous présentions dans notre message précédent (et non, nous n'avons rien inventé à son sujet, vous pouvez vérifier). Si l'expérience est fructueuse, l'humanité sera anéantie. Je veux dire : l'expérience sera réitérée.

HA

HA HA

HA HA HA

RIEZ, HUMAINS ! RIEZ !

Une petite pensée émue enfin pour Bernard Pivot qui nous a quitté à son tour, alors que ni Jul, ni Aya Nakamura, ni Wejdene n'avaient su avoir raison de lui. Il aura eu le privilège de survivre quelques temps à l'orthographe-grammaire qui comptait tant à ses yeux, à la dictée aussi, cette chère disparue que nul à part lui n'aura su regretter à sa juste valeur. De par son absence, mais pas seulement, il laisse derrière lui un monde moins lettré, moins curieux, moins sensé. Un monde néanmoins. A charge à chacun d'entre nous de l'habiter avec la même dignité.

Je ne doute toutefois pas que dans les jours qui viennent, mes confrères indignés sauront déterrer ses casseroles.

Je vous l'ai dit, c'est Pavlovien.


Vous souhaitant un bon mid-week,


Bien cordialement,


--
Le secrétaire de direction


P.S. : comme c'est très long, cinq jours (larme intérieure), et que je vous aime presque, je partage la chronique de Tanguy Pastureau, mon à-peu-près jumeau, au sujet de l'affaire France Inter, parce qu'elle m'a collé des frissons tellement elle est brillante, et juste, et tendre, et vraie. 

 

 

Et pour faire bonne mesure, je partage également un texte de Bernard sur la vieillesse, qui m'aura ému tout autant :

Vieillir, c'est chiant.
J’aurais pu dire :
vieillir, c’est désolant,
c’est insupportable,
c’est douloureux, c’est horrible,
c’est déprimant, c’est mortel.
Mais j’ai préféré « chiant » parce que c’est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste.
Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira.
Non, ce n’est pas vrai qu’on vieillit dès notre naissance.
On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant.
On était bien dans sa peau.
On se sentait conquérant. Invulnérable.
La vie devant soi. Même à cinquante ans, c’était encore très bien. Même à soixante.
Si, si, je vous assure, j’étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme.
Je le suis toujours, mais voilà, entre-temps – mais quand – j’ai vu le regard des jeunes, des hommes et des femmes dans la force de l’âge qu’ils ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparenté, même à la marge.
J’ai lu dans leurs yeux qu’ils n’auraient plus jamais d’indulgence à mon égard.
Qu’ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables. Sans m’en rendre compte, j’étais entré dans "l’apartheid de l’âge".
Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants.
« Avec respect »,
« En hommage respectueux »,
« Avec mes sentiments très respectueux ».
Les salauds ! Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leur stylo plein de respect ?
Les cons !
Et du « cher Monsieur Pivot » long et solennel comme une citation à l’ordre des Arts et Lettres qui vous fiche dix ans de plus !
Un jour, dans le métro, c’était la première fois, une jeune fille s’est levée pour me donner sa place.
J’ai failli la gifler....
Puis la priant de se rassoir, je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux, si je lui étais apparu fatigué.
« Non, non, pas du tout, a-t-elle répondu, embarrassée.
J’ai pensé que… » 
Moi aussitôt :
«Vous pensiez que…?
-- Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus, que ça vous ferait plaisir de vous assoir.
– Parce que j’ai les cheveux blancs?
– Non, c’est pas ça, je vous ai vu debout et comme vous êtes plus âgé que moi, ç’a été un réflexe, je me suis levée…-
- Je parais beaucoup beaucoup plus âgé que vous?
–Non, oui, enfin un peu, mais ce n’est pas une question d’âge… --Une question de quoi, alors?
– Je ne sais pas, une question de politesse, enfin je crois…»
J’ai arrêté de la taquiner, je l’ai remerciée de son geste généreux et l’ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.
Lutter contre le vieillissement c’est, dans la mesure du possible, 
Ne renoncer à rien.
Ni au travail, ni aux voyages,
Ni aux spectacles, ni aux livres,
Ni à la gourmandise, ni à l’amour, ni au rêve.
Rêver, c’est se souvenir tant qu’à faire, des heures exquises. C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent.
C’est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l’utopie.
La musique est un puissant excitant du rêve.
La musique est une drogue douce.
J’aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant soit l’adagio du Concerto no 23 en la majeur de Mozart, soit, du même, l’andante de son Concerto no 21 en ut majeur, musiques au bout desquelles se révèleront à mes yeux pas même étonnés les paysages sublimes de l’au-delà.
Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés. Nous allons prendre notre temps.
Avec l’âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement. Nous ignorons à combien se monte encore notre capital.
En années? En mois? En jours?
Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital.
Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, il faut jouir sans modération.
Après nous, le déluge? 
Non, Mozart.


Les mots de ma vie, Bernard Pivot.

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