Où la fameuse AED à qui était dédié l'Aurélier du mois d'avril s'apprête à faire son retour au collège pour la deuxième fois consécutive, suite à la naissance de ses jumeaux et à la deuxième partie de son congé maternité.
Bonsoir à tous,
Vous trouverez ci-joint le planning de la semaine à venir, mais c'est de peu d'importance en regard de ce qui va suivre.
L'heure est grave, sachez-le. Il y a des femmes parmi nous, ai-je appris un peu par hasard en lisant les publications du ministère sur la parité renforcée, en attendant que la dysfonction des applis rectorales dysfonctionne à son tour pour qu'elles se remettent à fonctionner convenablement. Alors bon, avant de paniquer, je me suis renseigné, quand même, je suis allé sur Wikipédia et là, quelle n'a pas été ma consternation de découvrir qu'à cause d'elles on avait été banni d'une sorte de résidence privative gratuite appelée le Jardin d'Eden, au motif qu'elles avaient cueilli les fruits du proprio au lieu d'aller à Grand Frais comme tout le monde et d'en profiter pour ramener des chips. Après, j'avoue, je n'ai pas tout saisi, soi-disant que le fruit était trop calorique. Non, attendez, c'était pas ça le mot. Métaphorique, voilà ce qui était écrit ! Soi-disant qu'il symbolisait la connaissance, ce qui est plutôt rassurant pour nos élèves, ça veut dire qu'ils vont pouvoir retourner s'installer au Jardin d'Eden sans craindre d'en être viré par le propriétaire (avant qu'ils aient l'idée de tendre la main pour cueillir un fruit par eux-mêmes, on aura eu le temps de leur réimprimer cent soixante dix mille fois leurs codes Pronote parce qu'ils auront oublié leur prénom. Une pomme ne suffirait pas à y remédier, il faudrait qu'ils en mangent cinq ou six camions et comme c'est un produit naturel qu'on ne trouve pas à Mac Do, ce n'est pas demain la veille. Ouf).
Un peu plus tard, ce sont les femmes aussi qui auraient ouvert la
boîte de Pandore en croyant que c'était leur commande Zalando.
Résultat : tous les maux se sont répandus sur terre et il ne nous
est resté que l'espoir, comme à nos élèves quand ils reçoivent
leur bulletin de troisième trimestre et qu'ils veulent quand même
faire une seconde GT. Zalando n'a pas voulu prendre en charge le
retour des maux, c'est dommage, du coup on a dû les garder. ça ne
serait pas arrivé avec Vinted.
J'ai lu également que les femmes n'étaient pas les égales des
hommes, ça m'a un peu surpris parce que quand même, il y a des
similitudes, on dirait vraiment qu'elles appartiennent à la même
espèce. Mais si j'en crois les statistiques, à 60% de femmes pour
40% d'hommes dans l'Education Nationale, la parité n'est toujours
pas atteinte, "on peut faire mieux que ça". J'en déduis que
si la parité n'est pas atteinte avec un quota de 60 pour 40, c'est
qu'un homme vaut plus d'une femme et demi, ce qui est plutôt
inquiétant en contexte Frank Ribéry. Tout ça parce qu'elles ne
sont pas tout à fait comme nous sous leurs vêtements, paraît-il.
Là encore et à l'instar de nombre de nos élèves pour des raisons
similaires, je me suis beaucoup documenté sur le net, j'ai fait
des recherches approfondies au nom de la science, je suis même
allé jusqu'à désactiver le filtre parental de Google Images pour
me simplifier la tâche, puisque quand on désactive le filtre
parental de Google image, quoi qu'on demande dans la barre de
recherche, au final, on obtient une femme nue, ça fait gagner du
temps. Et ben franchement, j'ai été très déçu. Je m'attendais à
des plumes, des écailles, peut-être des tentacules. Alors que là,
franchement, avec tout le respect que je dois à la SPA, niveau
différence, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Après, c'est
peut-être une question d'ossature ou de musculature. Si j'en crois
un autre texte de référence, les femmes et les vases auraient
beaucoup en commun puisqu'il y est écrit, je cite : "ne la
laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée
c'est pas si facile". Raison pour laquelle tant d'hommes
tiennent à garder celles-ci en captivité, sans doute. C'est pour
leur bien. Je reconnais bien là la noblesse du sexe fort (le sexe
fort étant celui qui ouvre les bocaux de cornichons, ça aussi
c'est la science qui l'a dit). Il semble également d'après mes
recherches que les femmes n'ont ni de quoi acheter à manger, ni de
quoi acheter à boire, et que ce sont aux hommes de subvenir à
leurs besoins depuis que le syndic' du Jardin d'Eden n'y pourvoit
plus, sous le fallacieux prétexte "qu'ils voudraient pécho"
(je n'ai pas bien compris ce dernier concept, je ne suis pas
sociologue).
Enfin, selon un sondage Ipsos Sofres réalisé auprès d'un panel de 1200 adeptes du tuning de Golf GTI sur gazon, au lendemain de leur rupture sentimentale : les femmes seraient "calculatrices, égoïstes et manipulatrices", c'est-à-dire comme les hommes, mais avec des couettes. Pour le côté calculatrice, avec tout le respect que je dois aux sondés, je ne suis pas sûr, j'ai déjà essayé de faire une fonction affine avec une femme et ben elle ne m'a pas donné le bon résultat. Rien que le table de 8, déjà, c'est dur, alors calculatrice, certainement pas. En tout cas, pas une Casio.
Un témoignage a néanmoins attiré mon attention dans le lot, celui
d'un certain M****** L***, secrétaire administratif dans un
collège de la Nièvre, qui confiait à son interlocuteur : "je lui
avais tout donné. Tout. Des trombones, des agrafes, parfois même
des feuilles de papier de couleur grammage épais. Je pensais
qu'elle et moi, c'était pour la vie. Tous les signes du grand
amour étaient là : elle me déréglait ma chaise de bureau quand
j'avais le dos tourné ou que je m'étais malencontreusement
endormi dessus les yeux ouverts, elle cachait mon agrafeuse dans
le bac papier de mon imprimante (il a fallu racheter les deux,
c'était cocasse), elle débranchait les prises de l'écran de mon
ordinateur (j'y ai perdu une demi journée de travail, qu'est-ce
qu'on avait ri ce jour-là). Parfois, elle venait me trouver pour
me susurrer des phrases pleines de sous-entendus langoureux, du
genre "diiiiiis, machin, tu veux pas remplir mon dossier de
demande de SFT à ma place ?", ou "hé, trucmuche, on
avait dit deux sucres, dans mon café, s'te plaît, va falloir te
reprendre, y'a du laisser-aller", tous ces mots bleus qui
rendent les secrétaires heureux aux heures d'ouverture du
bureau. J'aurais pu lui offrir la lune si elle me l'avait
demandée - j'aurais juste eu besoin d'un plus grand escabeau,
mais je crois qu'ils en ont un à l'atelier. Et puis un jour,
sans crier gare (parce que les gens qui crient "GARE", ça ne
court pas les rues, hors les locaux de la SNCF), elle est partie
avec un autre. Deux autres, pour être exact. Tous petits, et a
priori pas très éveillés, sauf entre 4h et 6h du matin. Je me
suis dit, ce n'est qu'une passade, elle se lassera vite. Pour
qu'elle revienne, j'étais prêt à lui consacrer tous mes
semainiers à venir, en faire des Auréliers à sa gloire, j'avais
déjà commencé. Sur le moment, j'ai cru que ça marchait, que la
flamme était ravivée... elle est entrée dans mon bureau comme si
elle n'était jamais parti, elle m'a parlé, souri avec malice,
fait remplir sa déclaration d'impôt, son quinté +, son
abonnement à la salle de sport. Puis elle est repartie comme
elle était venue, même pas deux semaines plus tard, sans un
regard en arrière ni partager ses gains. C'est là que j'ai
compris : elle s'était joué de mes sentiments comme d'une
Playstation 5 et j'étais son Crash Bandicoot, en moins
tourbillonnant puisque systématiquement immobile. On ne m'y
reprendrait plus. Les femmes, les pommes, le tuning, le gazon,
c'était fini pour moi. Alors oui, elle revient lundi. Et alors ?
Elle m'a déjà fait le coup. Je sais comment ça se termine : je
lui déroule le tapis rouge, j'exhorte tout le personnel à
s'agenouiller à ses pieds, je raye le capot de ceux qui ne le
font pas avec mes clés de voiture et dans moins d'un mois, elle
repart, elle me brise le coeur, je suis inconsolable, je me
réfugie dans le travail, mais comme je n'ai jamais pratiqué, je
ne sais pas faire, alors je m'énerve, je peste tout seul, ça me
fatigue, je m'endors sur ma chaise, quand je me réveille,
celle-ci n'est pas déréglée, je pleure un peu, je remplis une
demande de SFT en souvenir, je cache le combiné du téléphone
dans un de mes tiroirs mais ça n'a pas la même saveur, tout me
paraît vide, et pas seulement parce que mes tiroirs le sont,
mais parce qu'au fond de moi, par sa faute, je me sens comme un
tiroir de bureau de la fonction publique : inutile, mais
coulissant. Alors je coulisse, faute de mieux".
Et d'ajouter, amer : "si j'avais su qu'il suffisait de lui vomir dessus pour conquérir son coeur, j'aurais mangé des salsifis".
Avec en conclusion ce texto sibyllin, adressé à l'intéressée, envoyé depuis le portable de l'établissement : "si tu reviens, j'annule tout".
Vous souhaitant un excellent week-end (attention néanmoins : il pourrait y avoir des femmes dans votre entourage),
Bien cordialement,
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